Entre 2008 et 2020, l'écart global entre les salaires les plus élevés et ceux les plus bas est resté relativement stable au sein de l'économie dans son ensemble, indique l'enquête suisse sur la structure des salaires 2020 réalisée par l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiée lundi.
Les 10% des personnes les mieux payées ont vu leur rémunération augmenter de 11,8%. Avec une hausse de 9,3%, les salariés appartenant à la "classe moyenne" ont connu l'augmentation salariale la moins marquée, alors que la hausse des salaires pour les 10% des personnes les moins bien payées s’est montée à 11,6%.
Sans surprise, les branches comme l'informatique (9206 francs), l'industrie pharmaceutique (10'040 francs) ou encore les banques (10'211 francs) sont clairement au-dessus du niveau médian. La "classe moyenne" salariale est représentée dans des branches telles que les transports terrestres (6310 francs), la santé (6821 francs), l'industrie des machines (7141 francs) et le commerce de gros (7145 francs).
Ecart salarial entre les femmes et les hommes
Au bas de la pyramide salariale, l'OFS cite le commerce de détail (4997 francs), la restauration (4479 francs), l'hébergement (4488 francs) ou encore les services personnels (4211 francs). En 2020, près d'un demi-million de personnes (491'900 contre 480'300 en 2018) occupaient un poste à bas salaire. Parmi ces salariés, 63,5% sont des femmes.
L'écart global de salaire (valeur médiane) entre les femmes et les hommes se réduit progressivement, indique aussi l'OFS. Il s'élevait à 10,8% en 2020, contre 11,5% en 2018, et 12% en 2016. Ce différentiel de rémunération entre les sexes s'explique en partie par le niveau de responsabilité du poste occupé, et par les types d'activités économiques exercées.
Les écarts salariaux entre les sexes sont d’autant plus marqués que la position dans la hiérarchie est élevée. Les femmes occupant les postes à haute responsabilité gagnent 9249 francs bruts, alors que la rémunération de leurs collègues masculins occupant le même niveau de responsabilité se monte à 11'116 francs, soit une différence de 16,8% (contre 18,6% en 2018).
Cadres étrangers mieux payés
Au niveau de l'ensemble de l'économie, le niveau de rémunération des Suisses reste en moyenne plus élevée que celui versé à leurs collègues de nationalité étrangère, soit respectivement 6988 francs contre 6029 francs. Pour les postes exigeant un haut niveau de responsabilité, la main-d'œuvre étrangère gagne toutefois en général des salaires plus élevés que ceux versés aux salariés de nationalité suisse, poursuit l'OFS.
Ainsi, les frontaliers occupant des postes de cadres gagnent 10'692 francs et les bénéficiaires d'une autorisation de séjour 12'268 francs contre 10'346 francs pour les salariés suisses. Cette situation s'inverse pour les postes de travail n'exigeant pas de responsabilité hiérarchique.
ats/vajo
Disparités régionales
Les disparités régionales persistent également, montre l'Office fédéral de la statistique (OFS). Pour les emplois les plus qualifiés, les niveaux de rémunération sont régulièrement plus élevés dans l'Arc lémanique (11'200 francs) et dans la région de Zurich (11'475 francs).
A l'autre bout de l'échelle, on retrouve le Tessin, que ce soit pour les emplois les plus qualifiés (8537 francs) ou pour ceux qui exigent le moins de qualification (5137 francs).
Cette hiérarchie s'explique par la concentration de branches économiques à forte valeur ajoutée dans certaines régions, ainsi que par les spécificités structurelles des marchés régionaux du travail, selon l'OFS.
Davantage de salariés ont touché des bonus
En 2020, 36,3% des salariés (contre 32,8% en 2018) ont reçu des bonus, montre aussi l'enquête.
Pour les cadres supérieurs, la valeur des bonus atteint en moyenne 4617 francs par an dans l'administration publique, 23'097 francs dans le commerce de détail, 90'264 francs dans l'industrie pharmaceutique, 127'329 francs dans les services financiers et 134'381 francs dans les banques.
Les personnes n'occupant pas de fonction dirigeante perçoivent également des bonus, indique l'OFS, mais leur valeur moyenne sur une année est bien plus basse (3998 francs).
Dans la grande majorité des branches économiques, les bonus représentent une composante qui s'intègre toujours davantage au système global de rémunération du travail salarié.