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Olivier Müller: "L'horlogerie est plus forte après la crise du Covid"

L'invité de La Matinale - Olivier Müller, expert horloger
L'invité de La Matinale - Olivier Müller, expert horloger / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 10 min. / le 1 avril 2022
Alors que le salon Watches and Wonders bat son plein à Genève, l'horlogerie suisse connaît une période faste. "L'industrie se porte extrêmement bien", confirme l'expert Olivier Müller, relevant l'émergence d'une nouvelle clientèle plus jeune.

"L'horlogerie est plus forte car il y a eu un gros effet de rattrapage après la crise du Covid. Les marques ont très bien réagi en développant des initiatives sur l'e-commece. Cela a très bien fonctionné", indique le spécialiste vendredi dans La Matinale.

L'industrie horlogère suisse s'est complètement remise de la crise sanitaire en 2021. Les exportations du secteur, soutenues en particulier par les montres de luxe, se sont hissées à 22,3 milliards de francs, soit 31,2% de plus qu'en 2020. Par ailleurs, les envois à l'étranger ont bondi de presque 16% sur les deux premiers mois de 2022.

Olivier Müller note toutefois un phénomène "inquiétant" alors que l'entrée et le moyen de gamme fonctionnent moins bien et souffrent de la concurrence des smartwatches. "Le risque est de ne faire plus que du haut de gamme. Il est très important que Swatch Group notamment continue avec des marques abordables afin de garder un certain volume pour la sous-traitance suisse."

Le joli coup de Swatch

Swatch a d'ailleurs réussi un joli coup avec la Moonswatch, une montre issue d'une collaboration avec Omega. Des milliers de fans à travers le monde ont fait la queue le week-end dernier pour se procurer l'objet. La Moonswatch, vendue à 250 francs, s'inspire du chronographe culte d'Omega, la Speedmaster. Cette dernière coûte pour sa part environ 5000 francs.

"Cela a montré qu'il y a de la place pour les autres, pas seulement les marques de luxe. C'est très positif car on a vu une clientèle très jeune dans ces files d'attente. C'est un effet ponctuel, où on amène beaucoup de lumière sur deux marques. Est-ce qu'on peut retranscrire ça sur la durée? Il faudra encore réussir cet exercice", livre Olivier Müller, expert pour son entreprise Luxe Consult.

"Joie de se retrouver"

La forme olympique de l'horlogerie et l'explosion de la demande est aussi due à un phénomène de spéculation. "Les gens achètent des montres pour les revendre plus chères. Certaines personnes les revendent même avant d'avoir reçu la montre en boutique. Et cela est problématique: les listes d'attente deviennent très longues."

A Genève, trente-huit marques horlogères haut de gamme participent au salon Watches and Wonders. "Il y a une grande joie de se retrouver après deux ans de pandémie. Tout n'est pas encore parfait, mais aujourd'hui le salon représente 60% de l'horlogerie", signale Olivier Müller.

>> Le reportage du 19h30 au salon Watches and Wonders :

À Genève, "Watches & Wonders" est désormais le plus grand salon horloger mondial après la disparition de "Baselworld"
À Genève, "Watches & Wonders" est désormais le plus grand salon horloger mondial après la disparition de "Baselworld" / 19h30 / 2 min. / le 30 mars 2022

Propos recueillis par Frédéric Mamaïs

Adaptation web: Guillaume Martinez

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