Dans un document transmis mercredi au gendarme de la Bourse américaine, Elon Musk précise qu'il s'agit de "sa meilleure offre et de son offre finale" et menace, en cas de refus, de "réexaminer sa position d'actionnaire" au sein du réseau social.
Suite à cette annonce, l'action de Twitter bondissait de 11,34%, à 51,05 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
"Impératif sociétal"
S'adressant dans une lettre au président du conseil d'administration de Twitter Bret Taylor, Elon Musk affirme avoir investi dans la plateforme en raison du rôle majeur qu'elle joue en faveur "la liberté d'expression à travers la planète" qui est, selon lui, "un impératif sociétal d'une démocratie fonctionnelle".
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"Toutefois, depuis que j'ai réalisé mon investissement, je me suis rendu compte que l'entreprise ne prospérerait pas et ne servirait pas son impératif sociétal sous sa forme actuelle", estime-t-il, proposant de retirer Twitter de la cote new-yorkaise.
"Je propose d'acheter 100% de Twitter au prix de 54,20 dollars par action en numéraire, soit une prime de 54% par rapport à la veille du début de mon investissement dans Twitter et de 38% par rapport à la veille de l'annonce publique de mon investissement", détaille le patron-milliardaire.
Plusieurs suggestions
Les chiffres avancés par Elon Musk valoriseraient Twitter à 43,4 milliards de dollars, contre environ 37 milliards à l'heure actuelle. Selon Forbes, la fortune personnelle de Elon Musk s'élève à près de 274 milliards de dollars, ce qui fait de lui l'homme le plus riche du monde.
Elon Musk est particulièrement actif sur Twitter, où il compte quelque 81,6 millions d'abonnés. Ces dernières semaines, il s'est montré critique du réseau social, suggérant l'ajout de plusieurs fonctionnalités, comme un bouton "éditer", et interrogeant ses abonnés au sujet du respect de la liberté d'expression.
Le fantasque patron de Tesla et de SpaceX devait initialement intégrer le conseil d'administration de Twitter, mais le directeur général du réseau social Parag Agrawal a annoncé lundi que Elon Musk avait fini par renoncer à y siéger.
ats/asch
Twitter tente de contrer l'offensive
Twitter ne compte pas se laisser faire: le réseau a pris vendredi des mesures censées empêcher le patron de Tesla - et homme le plus riche du monde - de racheter facilement ses actions. C'est la clause dite de la "pilule empoisonnée" dans le jargon financier: le groupe californien prévoit de brader ses actions pour tous les autres actionnaires.
Elle se déclenchera si Elon Musk dépasse les 15% d'actions de Twitter sans l'accord du conseil d'administration. Elon Musk détient déjà un peu plus de 9% du capital de la société.
S'il rachète suffisamment de titres pour parvenir aux 15%, tous les autres détenteurs d'actions de la plateforme pourront en racheter à un prix réduit, ce qui renchérirait grandement le prix que l'entrepreneur devrait débourser pour mettre totalement la main sur le réseau social.
Le plan doit "réduire la possibilité qu'une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter en accumulant des titres sur le marché sans payer à tous les actionnaires une prime appropriée ou sans donner suffisamment de temps au conseil d'administration pour prendre des décisions éclairées", précise l'entreprise basée à San Francisco dans un communiqué.
Twitter entend donc se battre contre cette tentative d'Elon Musk de le racheter pour en faire une société non cotée en Bourse.