Revenir à la voile pourrait être une solution pour diminuer la pollution du transport maritime. Chaque jour, 100'000 cargos circulent sur la mer pour transporter des biens et marchandises à travers la planète. Le secteur émet 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C'est à peu près autant que l'Allemagne.
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Le Grain de Sail est un deux mats de 24 mètres de long et qui peut embarquer 50 tonnes de marchandises. Le bateau français avait consommé lors de sa dernière traversée transatlantique "9 litres de gasoil pour sortir du port et rentrer dans le port. On tue le bilan carbone à 97%”, se réjouit Olivier Barreau, fondateur de l'entreprise qui exploite le premier cargo écologique homologué par la Marine Marchande.
Toute la vie à bord est alimentée par les énergies renouvelables. Le bateau dispose de petites éoliennes, de panneaux solaires et d'hydro-générateurs plongés dans l'eau qui se servent du mouvement du bateau. Cela alimente tous les fonctionnements électriques de la radio au système de navigation.
Un transport plus lent mais potentiellement avantageux
Le transport à la voile est un peu plus lent, mais rentable dans le cas spécifique de l'entreprise Grain de Sail, qui mise sur des produits à haute valeur ajoutée. Elle transforme et commercialise des produits comme du vin bio, du café ou du cacao. La société construit d'ailleurs déjà un second voilier, deux fois plus grand, avec un chargement possible de 350 tonnes. Cela représente toutefois encore une goutte d'eau par rapport aux porte-conteneurs, qui peuvent embarquer plusieurs centaines de milliers de tonnes de marchandises.
Plusieurs projets proposent de s'aider du vent pour faire avancer les cargos. La fusée Ariane 6 devrait rejoindre la Guyane depuis l'Europe dans un bateau hybride l'année prochaine (voir le Forum des idée en lien en bas de l'article). L'entreprise Airbus développe également une voile aux airs de cerf-volant pour tracter les cargos.
L'option de l'hydrogène
Pour abandonner les énergies fossiles, l'hydrogène pourrait également présenter un intérêt pour le transport maritime. Sur les 100'000 bateaux de transport qui sont en circulation chaque jour dans le monde, un tiers sont des cargos moyens qui font des routes intra-continentales. Sur ce créneau-là, les premiers prototypes de bateaux à hydrogène sont en train de voir le jour.
Parmi eux il y a Energy Observer II. C'est un futur bateau aux multiples partenaires européens, dont Nova Swiss. Ce cargo à hydrogène sera mis à l’eau d’ici 2 ans.
Adeline Percept, Thomas Chantepie et Simon Barrau/pha