Après dix ans d'une crise économique sans précédent, qui a vu la Grèce devoir emprunter de l'argent au FMI au prix d'une politique d'austérité qui a mis le pays à genoux, le poussant à réduire d'un quart son PIB, le pire pourrait sembler derrière.
Pour le gouvernement libéral de Kiriakos Misotatkis, le remboursement anticipé permet en effet d'économiser des dizaines de milliers d'euros d'intérêts et est même présenté comme une victoire et une preuve de la bonne santé économique du pays. Pourtant, au quotidien, les citoyens ne voient toujours pas la sortie du tunnel.
Chômage, inflation, bas salaires...
Si la situation est indéniablement meilleure que durant les dix années de crise, plusieurs maux continuent à ronger le pays. La Grèce a ainsi toujours le plus haut taux de chômage de l'Eurozone, principalement parmi les jeunes. D'après un récent sondage, 70% d'entre eux rêvent d'ailleurs de quitter le pays, car ils n'y voient pas d'avenir.
L'inflation continue aussi à frapper le pays, avec plus de 8%, et les dizaines de revalorisations salariales des plus bas salaires ne suffisent pas. Plafonnant en moyenne dans les 700 euros, ils ne permettent pas réellement d'améliorer le quotidien.
L'explosion des prix des notes d'électricité est aussi à signaler. Souvent, celles-ci dépassent les loyers et les salaires des Grecs.
Vers une nouvelle crise?
Conséquence directe, la consommation a elle aussi chuté, ce qui va directement se répercuter sur les rentrées fiscales.
Enfin, les saisies immobilières et de comptes bancaires ont pris l'ascenseur (+10%) ces derniers mois pour cause d'impayés envers l'Etat. De nombreux Grecs ne sont tout simplement pas en mesure de s'acquitter de leurs impôts ou de rembourser leur crédit immobilier.
Pour beaucoup d'analystes et de syndicats, ces indicateurs font craindre une nouvelle crise économique dès cet automne.
Angélique Kourounis/ther