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Soupçons de blanchiment en hausse en 2021 en Suisse, en lien avec les crédits Covid

Les signalement de soupçons en matière de blanchiment d'argent ont augmenté en 2021, avec près de 6000 signalements. [KEYSTONE - ALESSANDRO CRINARI]
Soupçons de blanchiment en hausse en 2021 en Suisse, en lien avec les crédits Covid / Le Journal horaire / 25 sec. / le 2 mai 2022
Le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) a reçu l'année dernière 5962 signalements, en hausse par rapport à 2020. Il en a résulté 1486 dénonciations. Dans plus de la moitié des cas, l'infraction présumée à l'origine des soupçons était l'escroquerie.

Le nombre de communications de soupçons a augmenté de 12% par rapport à l'année précédente, écrit lundi le MROS dans son rapport annuel. Cette évolution montre que les instituts financiers sont plus sensibles au blanchiment d'argent, mais aussi que les normes internationales se sont renforcées, explique le rapport.

L'infraction présumée à l'origine des soupçons est l'escroquerie dans 54,9% des cas. Le nombre élevé de communications liées à des crédits Covid joue un rôle dans ce constat, bien que ce type d'annonce ait fortement baissé par rapport à 2020. Au total, 1700 communications de soupçons liées à des crédits Covid ont été enregistrées depuis le début de la pandémie, pour montant de 230 millions de francs.

Les enquêtes médiatiques à l'origine de 18% des cas

Les faux dans les titres représentent la seconde infraction principale liée au blanchiment d'argent. Ils représentent 11,3% des cas. Viennent ensuite la corruption d'agents publics étrangers (8,1%), l'abus de confiance (7,3%) ou la gestion déloyale (6,8%). Une toute petite partie des cas (1,4%) étaient liés au financement du terrorisme. Au total, 304 communications relevaient d'un soupçon de liens avec une organisation criminelle.

Environ un tiers des soupçons de blanchiment d'argent, soit la majorité, apparaît lors de la surveillance des transactions. Les informations provenaient d'une tierce personne dans un quart des cas. Les enquêtes de la part des médias ont été à l'origine de 18% des communications de soupçons.

Il n'est toutefois pour l'heure pas possible de tirer des conclusions précises sur le blanchiment d'argent en Suisse étant donné que les chiffres indiquent uniquement des cas de soupçons, précise le MROS.

Dénonciations en baisse

Sur les 5962 cas suspects, le MROS a transmis l'an dernier 1486 dénonciations aux autorités de poursuite pénale, la plupart (1351) aux ministères publics cantonaux et 135 au Ministère public de la Confédération. Au total, le nombre de dénonciations transmises est donc inférieur de 23% à celui de l'année précédente.

Pour le MROS, ce chiffre montre toutefois "l'importance de la fonction de filtre du Bureau de communication". En 2021, le MROS a reçu 205 jugements et ordonnances pénales en lien avec des dénonciations antérieures de ce service.

Dans le même temps, 784 demandes d'assistance administrative en provenance de 87 pays ont été reçues, soit légèrement moins que l'année précédente.

Enfin, dans 399 cas, le MROS a fourni des informations non sollicitées à des autorités financières étrangères.

ats/jop

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