L'exécutif européen estime que le fabricant de l'iPhone "abusait de sa position dominante sur les marchés des portefeuilles mobiles" en empêchant des solutions concurrentes de fonctionner sur ses appareils. Après des plaintes de banques européennes, Bruxelles avait ouvert une enquête en juin 2020.
"Nous disposons d'éléments nous indiquant qu'Apple a restreint l'accès de tiers à la technologie clé nécessaire pour développer des solutions de portefeuilles mobiles concurrentes sur les appareils d'Apple", a expliqué la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager.
Apple "fixe les règles du jeu"
Lancé en 2014, Apple Pay permet aux détenteurs d'appareils de la marque de réaliser des paiements dans les magasins en approchant simplement leur appareil des terminaux de paiement. Or, cette application est la seule solution de portefeuille mobile à avoir accès à la technologie NFC (Near Field Communication) équipant les iPhone ou iPad pour échanger les données nécessaires au paiement sans contact dans des magasins ou en ligne, souligne la Commission.
Ainsi, toute banque souhaitant utiliser cette technologie sur ces appareils doit passer par Apple Pay, moyennant des frais. "Apple a construit un écosystème fermé autour de ses appareils et de son système d'exploitation iOS", a déploré la vice-présidente de la Commission. "Apple contrôle les portes de cet écosystème, fixant les règles du jeu".
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Dans le collimateur
Gardienne de la concurrence dans l'Union européenne, la Commission a informé Apple par écrit des griefs à son encontre. Il s'agit d'une étape formelle qui ne préjuge pas de l'issue des investigations. L'entreprise a désormais accès au dossier et pourra répondre aux accusations formulées.
L'exécutif européen avait déjà épinglé Apple l'an dernier pour des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la musique en ligne, un des nombreux dossiers l'ayant opposée à des géants américains de la tech.
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Le groupe californien est d'ailleurs une des principales cibles du nouveau règlement européen sur les marchés numériques ("Digital Markets Act") finalisé fin mars, qui vise à empêcher les géants du secteur d'évincer les acteurs plus petits par des méthodes déloyales.
Apple invoque sa bonne foi
De son côté, Apple justifie les restrictions d'accès par son souci d'assurer la sécurité pour ses clients. "Apple Pay n'est qu'une des nombreuses options offertes aux consommateurs européens pour effectuer des paiements", a réagi le géant californien dans un communiqué.
"Nous continuerons à collaborer avec la Commission pour garantir que les consommateurs européens aient accès à l'option de paiement de leur choix dans un environnement sûr et sécurisé", a-t-elle ajouté.
Aucune date limite n'a été fixée pour la poursuite de l'enquête de l'UE. Si Apple est reconnu coupable, il devra remédier à ses pratiques ou s'exposer à des amendes pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires annuel.
ats/jop