![La situation était chaotique à l'aéroport d'Amsterdam. [Keystone - Evert Elzinga]](https://img.rts.ch/articles/2022/image/6wwuq-25914668.image?w=1280&h=720 "La situation était chaotique à l'aéroport d'Amsterdam. [Keystone - Evert Elzinga]")
Les aéroports européens débordés face à la reprise du secteur aérien
Depuis plusieurs jours, le manque de personnel au sol à l'aéroport d'Amsterdam cause de longs retards pour les passagers et l'annulation de certains vols. Cet engorgement se ressent aussi ailleurs en Europe, alors que les services aéroportuaires peinent à recruter.
La situation est telle à l'aéroport d'Amsterdam que les exploitants de Schiphol ont demandé aux compagnies aériennes de ne plus prendre de nouvelles réservations jusqu'à dimanche.
Celles-ci ont répondu en annulant aussi de nombreux vols, mais la décision n'a pas suffi à pour éviter des files d'attente de plusieurs heures le week-end dernier déjà. Les pompiers néerlandais sont même intervenus pour distribuer de l'eau aux passagers, convoqués plus de quatre heures avant le départ de leurs vols respectifs.
Quelque 174'000 personnes transitent chaque jour par cet aéroport qui est le troisième d'Europe. C'est moins qu'avant la crise du Covid-19, mais le personnel au sol, en grève partielle, ne suffit pas. C'est ce qui explique les très longues files d'attente. Et la situation devrait rester très compliquée encore durant ce week-end des 7 et 8 mai.
L'aéroport de Genève n'avait cependant pas connaissance jeudi d'annulation de vols à destination d'Amsterdam ces prochains jours. Mais la direction recommande de se renseigner avant de se rendre à l'aéroport.
Situation tendue partout en Europe
Des syndicats représentant des employés ou sous-traitants du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, ont également mis en garde contre des risques d'engorgement, particulièrement aux contrôles de sécurité, alors que 4000 postes sont à pourvoir sur ces plateformes et que les entreprises peinent à recruter.
La principale association mondiale de compagnies aériennes a appelé mercredi à "traiter d'urgence" les causes de l'engorgement de nombreux aéroports, au moment où le trafic reprend nettement après plus de deux ans de pandémie de Covid-19.
"Alors que les restrictions de voyage sont levées dans la plupart des pays, la demande latente, la hausse (des voyages aériens) attendue de longue date se concrétise enfin", s'est réjoui le directeur général de l'Association du transport aérien international (IATA), Willie Walsh.
Mais "malheureusement, nous assistons aussi à de longues attentes dans de nombreux aéroports, en raison de ressources insuffisantes pour gérer l'affluence en hausse", dit-il dans un communiqué de son organisation représentant 290 compagnies et totalisant 83% du trafic mondial de passagers.
>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la hausse des prix dans le secteur aérien :
oang avec Katja Schaer et afp
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Situation préoccupante aussi aux Etats-Unis
Le secteur aérien subit également des difficultés opérationnelles en Amérique du Nord, du fait de la sortie de crise.
"Aux Etats-Unis, il existe une énorme pénurie de pilotes qui force de nombreuses compagnies américaines à annuler des vols cet été", a expliqué le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith.
"Dans certains endroits, il n'y a pas du tout assez de policiers aux frontières ou de douaniers, ni d'agents de sécurité", a-t-il témoigné lors d'une conférence de presse à l'occasion de la publication des résultats trimestriels de son groupe.
La reprise du secteur aérien s'est confirmée en mars
Selon les derniers chiffres de l'IATA, le mois de mars a vu l'activité mondiale du transport aérien, mesurée en passagers-kilomètres payants (RPK), unité de référence du secteur, atteindre 59% du même mois de 2019. Il s'agit de la proportion la plus haute depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Pour toute l'année 2021, le trafic aérien mondial avait plafonné à 41,6% de 2019, toujours en RPK.
La progression est particulièrement spectaculaire en Europe, avec une hausse de 425% en mars par rapport au même mois de 2021.
Cette reprise se concrétise malgré l'invasion russe de l'Ukraine, qui a provoqué des fermetures d'espaces aériens, mais aussi un choc pétrolier aggravant l'inflation et la perturbation des chaînes logistiques.