Malgré les incertitudes, les prix de l'immobilier ont tendance à baisser

La baisse des prix concerne essentiellement les appartements en PPE. Le prix des maisons individuelles continue de monter. Pour Yvan Schimdt, il faut attendre encore quelque mois pour voir si une tendance se dessine vraiment.

"On voit pour la première fois sur un trimestre que le prix des logements baisse quelque peu après avoir continuellement augmenté. Mais avec ce genre d'indicateur, il est plus prudent d'attendre deux ou trois trimestres pour voir si la tendance se confirme."

Situation différente pour les locataires

S'il n'est pas encore certain que la baisse des prix se confirme, pour l'expert, il serait à tout le moins vraisemblable qu'ils se stabilisent. "On entrevoyait une limite de l'augmentation depuis quelque temps. Il s'agit du calcul de la capacité des ménages à faire face aux charges. Il faut qu'ils soient en mesure de payer les intérêts des établissements prêteurs. Il y a donc un plafond qui se crée et qui empêche mécaniquement une hausse des prix."

Concernant les loyers des locataires, Yvan Schimdt rappelle que la situation est différente: "Si on a observé une certaine stabilisation ces dernières années, il ne va pas y avoir de baisse, car c'est lié au taux hypothécaire de référence, qui a baissé jusqu'à maintenant. Il n'y aura donc pas nécessairement d'impact pour les locataires, et c'est quelque chose qui est assez décorrélé des marchés des logements PPE."

Investisseurs institutionnels

Les prix pourraient également diminuer en réaction à la stratégie des investisseurs institutionnels. Roland Bron, responsable pour la Suisse romande de la société de conseil patrimonial VZ, explique dans La Matinale que les caisses de pension commencent à se détourner des placements immobiliers.

"Nous observons que la demande a un peu diminué, parce que les caisses de pension ont désormais des alternatives d'investissement dans le domaine des placements sécurisés avec des rendements d'environ 1%. Ils ne sont donc plus confrontés à des rendements négatifs dans ce domaine."

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Keystone - Steffen Schmidt

Pénurie de matériaux

Yvan Schimdt explique toutefois que la guerre en Ukraine pourrait changer la donne avec la pénurie de matériaux de construction qu'elle engendre. "Cela aura un impact autant sur les logements en propriété que les logements en location. Les coûts de construction augmenteront d'environ 10%. Il faudra voir quelle augmentation les ménages seront capables de supporter."

"On ne va pas pouvoir avoir une hausse de 10% des prix qui arrive d'un coup. Les constructeurs devront réduire certaines de leurs marges, mais ils ne pourront le faire que jusqu'à un certain point. C'est donc fragilisant pour le secteur de la construction.

Propos recueillis par Valérie Hauert/asch