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Le marché de la FemTech, secteur prometteur en Suisse

Les start-ups helvétiques investissent massivement dans les "femtechs", secteur prometteur de la santé féminine
Les start-ups helvétiques investissent massivement dans les "femtechs", secteur prometteur de la santé féminine / 19h30 / 2 min. / le 30 mai 2022
Encore considérées comme un marché de niche par une majorité d’investisseurs, les technologies liées à la santé des femmes sont en croissance dans le monde. La Suisse a investi près de 400 millions de francs dans le domaine en 2021.

Contraction des mots anglais "Female" et "Technology", le terme FemTech désigne un secteur d'activité regroupant toutes les nouvelles technologies liées à la santé féminine. Très diversifié, ce néologisme comprend de nombreux acteurs qui répondent à ce besoin: domaine pharmaceutique, Medtech ou sociétés technologiques.

Parmi les domaines de recherches, une majorité d'entreprises se consacrent aux questions touchant la grossesse et l'allaitement, la santé reproductive et les menstruations. Mais il existe de nombreux sous-secteurs: santé générale des femmes, santé mentale ou ménopause.

L'écosystème suisse de la Femtech pour l'année 2021 [Femtech Analytics]
L'écosystème suisse de la Femtech pour l'année 2021 [Femtech Analytics]

Selon le rapport de l'agence FemTech Analytics, 1300 entreprises à travers le monde sont apparentées à ce domaine, dont 85 qui ont élu domicile en Suisse.

REA Diagnostics est l'une d'entre elles. Depuis son laboratoire situé à l'EPFL, la start-up suisse développe une serviette hygiénique connectée, destinée à surveiller les risques d'accouchement de bébés prématurés.

"Notre système est capable d'analyser les sécrétions vaginales et de détecter les marqueurs biomédicaux d'un accouchement prématuré, grâce à une biopuce insérée à l'intérieur de la serviette. Les analyses sont ensuite envoyées sur le smartphone de l'utilisatrice: si le test est négatif, il n'y a aucun risque d'accouchement durant les 7 jours qui suivent", explique sa fondatrice Loulia Kassem. Les essais cliniques, réalisés conjointement avec le CHUV, débuteront prochainement. La start-up espère une commercialisation d'ici fin 2024.

Marché prometteur

Pour beaucoup d'investisseurs, le secteur reste une niche, malgré le fort potentiel qu'il représente. Selon l'agence FemTech Analytics, le marché mondial de la Femtech devrait avoisiner les 75 milliards de dollars à l'horizon 2025. D'où le paradoxe: malgré une forte croissance il demeure sous-financé, alors que la santé des femmes touche 50% de la population mondiale.

"Le sujet a longtemps été tabou et stigmatisé. Nous commençons juste à reconnaître le manque de solutions et de recherches scientifiques dans le domaine", détaille Loulia Kassem. "D'autres aspects s'ajoutent: pendant longtemps, les femmes ont été exclues des essais cliniques, et sous-représentées dans les domaines de l'entrepreneuriat et de l'ingénierie".

Afin de dynamiser les échanges entre entreprises et investisseurs, plusieurs initiatives ont vu le jour. En Suisse, l'EPFL et le Groupe Mutuel se sont unis pour lancer Tech4Eva, un accélérateur de start-up dédié aux FemTech. "À l'heure actuelle, seulement 4% des investissements de recherche et d'innovation sont dédiés spécifiquement à la santé des femmes. C'est trop peu et cela doit changer", souligne Sophie Revaz, membre de la direction générale du Groupe Mutuel. "C'est un marché de niche, mais qui représente un énorme potentiel de croissance", ajoute-t-elle.

Signe d'un intérêt grandissant, certaines FemTech sont entrées en bourse ces dernières années. À titre d'exemple, la biotech Suisse ObsEva, qui développe un traitement contre l'endométriose, est arrivée sur le Nasdaq en 2017.

La Suisse bien placée

Si le secteur reste sous-financé, la Suisse est pourtant bien placée en matière d'investissements pour la FemTech: 400 millions de francs pour l'année 2021. Elle se positionne ainsi à la quatrième place au niveau mondial, derrière les États-Unis, Israël et le Royaume-Uni.

Les pays qui investissent le plus dans le secteur de la Femtech [Femtech Analytics]
Les pays qui investissent le plus dans le secteur de la Femtech [Femtech Analytics]

À l'EPFL Innovation Park, l'accélérateur de start-up Tech4eva veut promouvoir les solutions et technologies œuvrant pour la santé des femmes. Lancée en 2021, la structure a reçu plus d'une centaine de candidatures et a permis aux 30 entreprises sélectionnées de lever 60 millions de francs.

>> Lire aussi : La Suisse est très performante dans le financement de start-ups médicales

"Nous offrons des soutiens renforcés aux start-up dans la Femtech, en les aidant financièrement, sans demander de contrepartie. Les start-up collaborent avec les entreprises, qui investissent dedans ou apportent leur expertise", explique sa directrice Lan Zuo Guillet.

Selon elle, la Suisse est très bien positionnée pour profiter de l'essor des technologies liée à la santé des femmes. "Nous avons une industrie pharmaceutique très développée et des Medtech très performantes. Si on ajoute les universités et les instituts de recherches, nous pouvons devenir un leader dans le domaine".

>> Les précisons de Cynthia Gani, cheffe de la rubrique société :

Les spécificités morphologiques des femmes sont mieux prises en compte grâce au développement des "femtechs". Le commentaire de Cynthia Gani
Les spécificités morphologiques des femmes sont mieux prises en compte grâce au développement des "femtechs". Le commentaire de Cynthia Gani / 19h30 / 1 min. / le 30 mai 2022

Sarah Jelassi

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