Nombre d'employés ont la tentation de changer d'emploi, mais beaucoup le regrettent ensuite
Un meilleur salaire et un travail qui procure davantage de satisfaction sont les principaux motifs évoqués pour les envies de changement de carrière, indique l'étude de PWC publiée cette semaine. Ce phénomène est également très important aux Etats-Unis où plus de 4 millions de personnes ont quitté leur emploi en mars, un record.
Obtenir un salaire plus élevé, plus d'avantages sociaux ou de flexibilité: les raisons pour chercher un nouvel emploi ne manquent pas et en période de pénurie de main d'œuvre les collaborateurs ont davantage la possibilité pour négocier.
"En Suisse, c'est un aspect important qui s'est accéléré pendant le Covid", a expliqué vendredi dans La Matinale Marie-Philippe Vanhems, associée chez Piman Consulting et cofondatrice de la société Promote your Eve. "On voit, et ce n'est pas nouveau, que le salaire ne suffit plus, on est en quête de sens. Les gens ont besoin de vivre quelque chose, d'avoir un boulot qui soit enrichissant", a encore relevé l'experte en management. "L'émotionnel et l'humain prennent toujours plus de place, il faut l'admettre."
En revanche, pour Marco Taddei, responsable romand de l'Union patronale suisse, la Suisse n'est pas menacée par une vague de démissions, à part dans deux secteurs bien particuliers: "Le premier secteur, c'est l'hôtellerie-restauration et c'est un contre-coup de la période Covid. Les personnes qui se sont retrouvées à la maison en confinement ont eu le temps de réfléchir, de faire une introspection et certaines se sont rendues compte que les horaires irréguliers, le travail du soir, le dimanche, ce n'était pas optimal, notamment pour la vie familiale. Le deuxième secteur est celui de la santé qui a été mis sous pression et à contribution pendant la période Covid. La pandémie a été un accélérateur mais cet exode dont on parle dans le secteur de la santé est un phénomène connu de longue date", a-t-il relevé dans La Matinale.
"L'herbe n'est pas forcément plus verte chez le voisin"
Les Etats-Unis ont aussi observé un grand mouvement de démissions, qui est toujours en cours. Mais ils commencent à expérimenter un nouveau phénomène: le "Grand Regret". Les employés qui ont quitté leur travail ne trouvent pas forcément de meilleures conditions ailleurs. Selon le cabinet américain d'analyse Harris Poll, un Américain sur cinq interrogé en mars a déclaré qu'il regrettait avoir démissionné.
Andreas Staubli, directeur de PWC Switzerland, constate que lorsque l'on quitte son travail on finit par le regretter: "L'herbe n'est pas forcément plus verte chez le voisin. Et il y a ensuite souvent une déception parce que son nouveau travail n'est pas mieux que celui qu'on avait avant. Et c'est là que le regret d'avoir changé arrive".
Cynthia Racine/lan