A Lausanne, la gérante de l'épicerie "Chez Mamie" a dû se résoudre à mettre la clé sous le paillasson. Le groupe "Chez Mamie" réfléchit à faire évoluer le concept, d'autres franchises pourraient disparaître d'ici la rentrée mais la filiale de Genève n'est pas menacée contrairement à ce qui a été dit dans le 19h30.
De l'autre côté de la capitale vaudoise, Françoise Maden fait tout pour tenir, mais pour combien de temps encore? "Je suis inquiète. C'est pour ça que j'essaie de me battre et que j'ai fait une campagne d'affichage, avec des influenceurs aussi. Ce sont mes dernières cartes. On va voir si cela porte ses fruits et si ma boutique en ligne prend aussi", explique la patronne de Bio Bulk samedi dans le 19h30.
Des idées reçues
Alors le vrac, trop cher? Trop compliqué? Les clients fidèles rejettent ce qu'ils considèrent comme des idées reçues. "Nous, on a trouvé des produits systématiquement moins chers, comme les produits de ménage et certains produits de beauté", témoigne l'un d'eux, qui se dit aussi surpris. "Je trouve que dès qu'on l'a fait une fois, on prend l'habitude. A la fin, ce n'est plus vraiment un effort", estime un autre.
Au total, Françoise Maden a perdu 30% de ses clients en quelques mois. Plus largement en Suisse romande, les baisses se situent entre 10% et 50%, selon les épiceries.
Au coeur d'Yverdon-les-Bains (VD), Vincent Guanzini gère l'épicerie "En vrac". Il a vu la situation se dégrader dès le début de la pandémie. "Les gens ont juste eu peur, étaient fatigués. Ils ont donc simplifié leur mode de consommation en grande surface et sur internet", analyse-t-il.
La concurrence des supermarchés
En parallèle, les grandes surfaces ont intégré le vrac à leurs assortiments, terminant de ramener vers les supermarchés les clients les moins convaincus, constate Fanny Parise, anthropologue de la consommation.
"Cela va permettre de faire des pas de côté et de se dire qu'effectivement, si on achète quelques produits en vrac dans sa grande surface de proximité, peut-être qu'on peut se tourner vers d'autres produits qu'on avait un petit peu boudés", estime-t-elle.
De son côté, Vincent Guanzini reste confiant: "Dès que les médias reparlent des problèmes du suremballage, on a de nouveaux clients qui viennent le lendemain."
Carole Pantet/jfe