Pour la première fois, la barre des 100'000 places vacantes est franchie. Au premier trimestre, on en dénombrait 43'000 de plus qu'un an plus tôt. Et, fait notable, ce record s'observe aussi bien dans l'industrie que dans les services.
Pour l'expliquer, on peut y voir d'abord un effet de rattrapage, par rapport au début de l'année 2021, encore marquée par la crise sanitaire.
Sur le fond, ces chiffres viennent confirmer également le discours des employeurs sur le manque de personnel qualifié. Selon le communiqué publié ce matin, les difficultés de recrutement se sont accentuées par rapport à la situation un an plus tôt. Les secteurs de l'hébergement, de la restauration et des hautes technologies sont particulièrement sous tension.
Stabilisation à un niveau élevé
Pour la suite, les places vacantes vont se stabiliser à un niveau élevé, selon Rafael Lalive, professeur d'économie à la HEC Lausanne. Le phénomène devrait donc ralentir, sur fond de crise ukrainienne et de hausse de l'inflation.
Les perspectives économiques, par ailleurs, s'assombrissent, annonce lundi le dernier baromètre du KOF.
Selon l'institut de conjoncture zurichois, presque toutes les branches sont orientées à la baisse, en particulier l'industrie manufacturière et la construction. Et cela même si on n'observe pas de changement, pour l'instant, du côté des carnets de commandes et des perspectives à l'export.
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Guillaume Meyer/kkub