Il s'agit de la troisième hausse d'affilée de ces taux, qui se situent désormais dans une fourchette comprise entre 1,50 et 1,75%, et donnent le ton pour les crédits accordés aux particuliers et entreprises.
La Fed a précisé qu'elle anticipait d'autres hausses. La plupart de ses responsables voient les taux grimper, d'ici à la fin de l'année, jusqu'à la fourchette de 3,25 à 3,50%.
Le président de la Fed Jerome Powell a souligné que l'institution ne cherchait pas à entraîner une récession pour juguler l'inflation. Il a reconnu qu'il y avait "toujours un risque d'aller trop loin ou pas assez loin". "Nous sommes très conscients des dangers, mais je dirais que la pire erreur que nous puissions faire, serait d'échouer (à contrôler l'inflation), ce qui n'est pas une option", a-t-il ajouté.
Record en mai
Cette forte hausse des taux avait été mise sur la table il y a quelques jours seulement, alors que la Fed anticipait auparavant une hausse d'un demi-point de pourcentage, comme lors de sa réunion de début mai, ce qui était déjà le relèvement le plus rapide depuis 2000.
Mais les chiffres de l'inflation en mai, publiés vendredi, ont fait l'effet d'une douche froide: la hausse des prix n'a pas ralenti, comme cela avait été le cas en avril. Elle a même atteint un nouveau record en 40 ans, à 8,6% sur un an.
Pressions sur les prix
L'inflation demeure "élevée, reflétant les déséquilibres entre l'offre et la demande liés à la pandémie, les prix de l'énergie plus élevés et plus largement les pressions sur les prix", a souligné la Fed.
L'institution rappelle que l'invasion russe en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont créé "des pressions supplémentaires à la hausse sur l'inflation et pèsent sur l'activité économique mondiale".
De plus, les confinements anti-Covid-19 en Chine ont exacerbé les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement. Tout ceci ralentit l'économie américaine.
Crédibilité de la Fed en jeu
La Fed s'attend par ailleurs à ce que le taux de chômage s'élève à 3,7% fin 2022 et 3,9% en 2023, quand elle le voyait auparavant à 3,5%, son niveau de février 2020, juste avant la crise sanitaire, qui était le plus bas depuis 50 ans.
La Fed se démène d'autant plus pour juguler l'inflation que sa crédibilité est en jeu. Ses responsables ont affirmé pendant des mois que cette hausse des prix ne serait que temporaire, et ont par conséquent commencé seulement en mars à resserrer la vis.
agences/lan
Action de la BCE
La forte inflation partout dans le monde, et ses effets sur les marchés, inquiètent au point que la Banque centrale européenne (BCE) a tenu mercredi une réunion extraordinaire, à l'issue de laquelle elle a promis d'agir pour calmer les tensions sur la dette souveraine.
La semaine passée, elle avait annoncé qu'elle commencerait en juillet à relever ses taux.