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La Suisse, centre névralgique de la création des billets de banques

Visite de l'entreprise lausannoise Koenig & Bauer qui fabrique les machines imprimant 90% des billets de banque de la planète
Visite de l'entreprise lausannoise Koenig & Bauer qui fabrique les machines imprimant 90% des billets de banque de la planète / 19h30 / 2 min. / le 23 juin 2022
La majorité des billets de banque du monde entier sont imprimés grâce à des technologies suisses, produites notamment par Koenig & Bauer Banknote Solutions, basée dans le canton de Vaud et qui fête ses 70 ans cette année.

Le canton de Vaud est le centre névralgique de la production de billets de banque. Les encres sont fournies par la firme vaudoise Sicpa et les machines d'impression par l'entreprise allemande Koenig & Bauer.

Cette dernière crée des procédés de production et de sécurisation via sa section Koenig & Bauer Banknote Solutions, établie à Lausanne. Elle fournit machines d'impression, logiciels de design de billet, solutions pré-presse et éléments de sécurité.

Plus de soixante pays

Quelque 160 milliards de coupes sont réalisées par an. Le marché est séparé en deux, avec d'un côté huit imprimeurs comme Orell Füslli (20 milliards de coupes par an) et de l'autre les "imprimeurs d'Etat" (140 milliards de coupes). "Sur 67 pays, la moitié est répartie entre la Chine, l'Inde et les Etats-Unis," détaille Eric Boissonnas, directeur général de Koenig & Bauer Banknote Solutions.

La fourchette des coûts de fabrication est large. "Cela dépend de la monnaie. Comptez 400 francs pour 1000 billets suisses," estime le dirigeant. La moyenne est de 30 à 50 francs pour 1000 billets. Les billets libellés en franc sont les plus chers et les plus compliqués à imprimer au monde.

Le prix dépend de différents facteurs. Fabriquer un billet de banque nécessite au minimum quatre étapes d'impression. Le nombre de procédés varie d'un pays à l'autre. Un dollar n'a que quatre étapes de production alors qu'un billet suisse en compte au moins huit. La précision de l'impression varie elle aussi. Par exemple, les pages d'un magazine s'impriment à 300 pixels par pouce (dpi), un billet de banque à 10'000 dpi.

Création complexe

Mélange d'art, d'ingénierie et de course contre la montre, la fabrication d'un billet de banque est l'impression la plus complexe de toutes. Elle est aussi en constant renouvellement. Par exemple, le billet suisse a perdu 30% de sa taille pour réduction des coûts de fabrication.

En dépit du fantasme, "une contrefaçon de très haute qualité n'est pas courante car trop coûteuse et nécessite de trop gros volumes," explique Hervé Guillerey, chargé des solutions pour les banques centrales. La sécurité d'un billet tient en trois points: "le design, le procédé d'impression et le matériel utilisé," énumère Eric Boissonnas.

L'entreprise a d'ailleurs développé une application mobile, Valicash, permettant de vérifier l'authenticité d'un billet, en le prenant en photo. Pour l'instant, seuls les euros sont vérifiables au moyen d'algorithmes.

ats/ami

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