Trois géants de la gestion d'actifs, DWS (le gestionnaire d'actifs de la Deutsche Bank), Goldman Sachs et BNY Mellon sont visés par des enquêtes du gendarme financier américain, qui les soupçonne de "greenwashing". BNY Mellon a déjà accepté de payer 1,5 million de dollars pour mettre fin aux poursuites. Même si la somme est "modeste", c'est une première mondiale.
Fabio Sofia, expert en finance durable, y voit une réelle avancée: "C'est un signe extrêmement fort qui est donné par le gouvernement américain. C'est un changement de ton, qui oblige les acteurs à être en adéquation avec leurs discours de vente et à ne plus mentionner des choses qui ne sont pas, dans la réalité, suivies par leurs décisions", explique-t-il.
La production est verte, mais pas les produits
En revanche, pour Marc Chesney, professeur de finance à l'Université de Zurich, le problème du "greenwashing" est plus profond. Selon lui, les critères pour définir les investissements verts se rapportent uniquement à la manière de produire et non pas à ce qui est produit. "Une entreprise qui produit des armes de destruction massive, des bombes atomiques, peut être très bien classée comme verte, parce qu'elle va peut-être produire de manière efficace, en réduisant la consommation d'énergie. Mais ce qu'elle produit n'est pas considéré [dans le classement]", indique-t-il.
Marc Chesney encourage par conséquent les personnes souhaitant investir à demander un maximum d'informations sur ces fonds. En Suisse, la Finma a publié en novembre dernier des recommandations exigeant que toutes les affirmations en matière de durabilité puissent être prouvées.
>> Écouter aussi le podcast : Podcast - La finance verte est-elle vraiment écolo ?
Cynthia Racine/ami