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Le gaz russe ne coule plus à flots. Quelles pourraient être les conséquences en Suisse?

Réduction des livraisons de gaz russe. [KEYSTONE - Jens Büttner]
Le Russe Gazprom n’en finit pas de réduire les approvisionnements en Europe / La Matinale / 2 min. / le 12 juillet 2022
Moscou diminue ses exportations de gaz vers l'Europe. La Suisse pourrait en subir les conséquences, avertit un spécialiste dans La Matinale, notamment si la situation de pénurie se maintient pendant une longue durée.

Gazprom a réduit lundi ses livraisons d'un tiers à l'Italie, ou encore de 70% à l'Autriche. Par ailleurs, des travaux de maintenance ont démarré sur les deux gazoducs Nord Stream 1 qui acheminent une grande quantité de gaz russe vers l'Allemagne. Ces conduites sont donc à l'arrêt, pour dix jours en tout cas.

"Si ces restrictions durent jusqu’à l’hiver prochain, elles auront des conséquences sur l’Europe et donc la Suisse", a prévenu mardi dans La Matinale le directeur du cabinet de conseil E-Cube à Lausanne Nicolas Charton.

"Les prix de gros du gaz en Europe vont encore gagner 50% depuis avril, ce qui témoigne d’une certaine anticipation d’une situation difficile sur l’approvisionnement en gaz", explique-t-il.

Le stock suisse menacé?

Nicolas Charton précise que la Suisse n’a pas de stockage de gaz sur son territoire, l’essentiel se trouvant en France. "La Suisse a pour objectif de constituer environ 15% de sa consommation sous forme de réserve dans ces stockages", indique-t-il, en ajoutant que ces stocks sont actuellement pleins à hauteur d’environ 65%.

La Suisse peut-elle faire confiance à son partenaire français ? Oui, si l’on en croit Nicolas Charton: "La France étant plutôt bien approvisionnée, on peut estimer que ces réductions ne devraient pas conduire à une mise en danger de l’objectif de réserves remplies à 90% d’ici le début de l’hiver."

Mais le problème, souligne-t-il, c’est que les "réserves ne couvrent qu’une partie de la consommation. "Si la situation se maintient, avec une réduction très forte, voire un arrêt des livraisons russes, il y aura, au moins pour les grands industriels en Europe, et donc vraisemblablement en Suisse, des restrictions de consommation à envisager", avertit-il.

Il recommande donc de demander, notamment à de gros industriels, des "mesures de sobriété ou de réduction des consommations", afin de "maximiser la constitution des stockages de gaz en Europe".

>> Ecouter son interview dans La Matinale de la RTS mardi :

A quoi faut-il s'attendre en Suisse vis-à-vis du gaz russe? Interview de Nicolas Charton
Le gaz russe ne coule plus à flot. Quelles pourraient être les conséquences en Suisse? / La Matinale / 57 sec. / le 12 juillet 2022

Dominique Choffat/ami

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