"On a la sensation d'être ailleurs, d'être partis loin sans avoir fait beaucoup de kilomètres. C'est génial", s’exclame Catarina Rodrigues dans la voiture qui l'emmène avec son mari Bruno en dehors des sentiers battus, à bonne distance du wifi et des écrans. À quelques encablures du coude du Rhône, le couple genevois entame ensuite l'ascension vers un séjour déconnecté.
Catarina et Bruno ont sollicité Kaban pour organiser leurs vacances. Le concept proposé par cette plateforme en ligne est d'offrir des expériences de déconnexion totale, tout en restant local, en mettant en lien des clients avec des propriétaires de gîtes ou des gens qui proposent des activités en pleine nature.
La jeune entreprise genevoise n'est pas la seule à surfer sur la vague de la déconnexion, un vrai luxe depuis l'avènement du télétravail. Toutefois, c’est à partir d'un constat beaucoup plus personnel que Kaban a été créé par Gilles Santos et Ary Jmor. "On bosse en agence digitale et on a vu qu'on était hyperconnectés, que ce soit sur nos téléphones ou sur nos ordinateurs. On est dessus tout le temps du matin au soir", indique le second mardi dans le 19h30. "On s'est dit: 'pourquoi ne pas se déconnecter, faire le jeu de poser nos téléphones et se retrouver?' Cela paraît un peu bizarre. Avant, on le faisait, mais aujourd'hui c'est difficile", raconte-t-il.
>> Ecouter aussi le podcast : Podcast - C'est quoi, le droit à la déconnexion?
Plusieurs niveaux de déconnexions
La mise en pratique s’avère toutefois compliquée. Il n’existe en effet quasiment plus de zone hors réseau en Suisse. Ainsi, Kaban propose trois niveaux de déconnexion, allant du "toujours joignable" au "digital detox garanti", dans différents types d’hébergements "insolites".
Le "Gîte du bonheur" d’Isabelle Ançay est l'un d'eux. La vigneronne de Fully (VS) y loue trois chambres. À plus de 1400 mètres d'altitude, le réseau est rare et le wifi absent. Un vrai paradis vert pour les citadins fuyant les ondes. "Pour eux, c'est une belle découverte. Moi, je suis tellement habituée que je ne vois plus ces fleurs, cette chance que j'ai d'avoir ce lieu", remarque Isabelle Ançay.
Catarina et Bruno Rodrigues sont venus chercher cette authenticité. "On a besoin de déconnecter", explique Catarina. "Genève, ce n’est pas possible, donc il faut pouvoir partir pour trouver un endroit dépaysant, pour se retrouver et respirer."
"C’est un endroit dépaysant, mais accessible sans avoir la contrainte du long voyage", abonde son époux avant de débrancher le temps de leur pause estivale.
Fanny Moille/ami