Publié

Le prix des logements grimpe encore malgré la hausse des taux d'intérêt

Les prix de l'immobilier continuent de grimper malgré la hausse des taux d'intérêt [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les prix de l'immobilier continuent de grimper malgré la hausse des taux d'intérêt / Le 12h30 / 1 min. / le 13 juillet 2022
En dépit de l'augmentation des taux d'intérêt, qui renchérit le coût des prêts hypothécaires, le prix des maisons et des appartements a augmenté au deuxième trimestre, indiquent des chiffres publiés mardi. Pour l'heure, la demande ne diminue pas, même si un ralentissement est à prévoir à moyen terme.

Les prix payés sur le marché pour acheter un logement ont augmenté de 0,7% d'avril à juin, selon l'indice SWX IAZI Private Real Estate publié par la société de conseils Cifi. L'évolution concerne aussi bien les villas (+0,6%) que les appartements en propriété par étages (+0,8%). La demande de logements en propriété "reste forte malgré des taux d'intérêt plus élevés", résume le document. Au cours des douze derniers mois, le renchérissement des prix de transaction (5,2%) reste supérieure à la moyenne à long terme.

Pourtant, les taux hypothécaires à 10 ans, par exemple, ont doublé depuis le début de l'année, passant de 1 à 2% environ. En théorie, cela devrait refroidir les acheteurs, mais tel n'est pas encore le cas, car "les principaux facteurs qui influent sur les prix tels que l'immigration et l'activité économique sont stables", observe le directeur général de Cifi Donato Scognamiglio dans le document publié mardi.

>> Lire aussi : Net rebond des taux hypothécaires après le relèvement du taux directeur

En outre, si le coût des hypothèques fixes à long terme a augmenté, les hypothèques à court terme du marché monétaire (comme le Saron, le remplaçant du Libor) "sont toujours proposées à des conditions très intéressantes".

Prudence avec les immeubles de rendement

S'agissant des immeubles résidentiels de rapport (immeubles de rendement), les prix ont grimpé de 6,4% sur une base annuelle. "Pour l'instant, le marché reste impassible, mais nous identifions des risques accrus pour eux", a souligné Donato Scognamiglio. En cause: la décision de la Banque nationale suisse en matière de taux d'intérêt. "L'immobilier n'est plus la seule alternative de placement", explique-t-il.

"Les investisseurs institutionnels, caisses de pension ou assurances vie par exemple, avaient avec l'immobilier de rendement une catégorie d'actifs qui garantissait des revenus réguliers, comme le faisaient par le passé les obligations. Aujourd'hui que les taux redeviennent positifs sur les obligations de la Confédération, l'immobilier perd de l'intérêt par rapport à elles. C'est un grand changement", a complété mercredi dans le 12h30 de la RTS le président du Conseil d'administration de CIFI Philippe Sormani.

Nouvelles hausses des taux pas impossible

Anticipant un ralentissement à moyen terme, Cifi note que "l'évolution future dépendra dans une large mesure du renchérissement et donc d'éventuelles nouvelles hausses des taux d'intérêt par les banques centrales".

Mi-juin, la Banque nationale suisse avait surpris en amorçant un resserrement de sa politique monétaire afin d'éviter une accélération de l'inflation. L'institut d'émission n'a pas exclu de procéder à de nouvelles hausses.

>> Lire à ce sujet : La BNS relève son taux directeur et relève ses prévisions d'inflation

Propos recueillis par Cléa Favre
Adaptation web: Vincent Cherpillod avec l'ats

Publié