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Des patrons veulent plus d'employés des pays tiers pour contrer la pénurie

Le manque de main d'oeuvre se ressent notamment dans l'informatique ou les technologies de l'information. [Keystone - Christian Beutler]
Appel à assouplir les conditions de recrutement des travailleurs étrangers hors UE face à la pénurie de main d'oeuvre / La Matinale / 1 min. / le 14 juillet 2022
Face à la pénurie de main d'oeuvre dont souffre la Suisse, certains patrons en appellent au Conseil fédéral. Ils lui demandent à terme d'entrouvrir un peu plus la porte aux travailleurs étrangers hors Union européenne.

Tous les secteurs économiques sont concernés par cette pénurie, mais il s'agit avant tout des secteurs qui requièrent la main d'oeuvre la plus qualifiée, comme l'informatique ou les technologies de l'information. Et c'est souvent hors d'Europe que se trouvent les compétences recherchées.

Comme en 2021, les entreprises suisses sont autorisées à engager cette année un total de 8500 travailleurs et travailleuses issus de pays tiers comme la Chine, l'Inde, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, par exemple.

Il s'agit d'une main d'oeuvre hautement qualifiée que les sociétés suisses peuvent embaucher si elles ne trouvent pas le personnel adéquat sur le marché indigène. Ce contingent est redéfini d'année en année par le Conseil fédéral.

"Il faut se préparer à la compétition"

Les discussions pour 2023 sont actuellement en cours. Et au vu de la pénurie, le directeur de l'USAM Fabio Reggazzi, qui défend les intérêts des PME, estime à titre personnel qu'il faut revoir ce plafond à la hausse.

Pour la Fédération romande des entreprises (FER), la mesure n'est pas immédiatement nécessaire. Mais "il faut se préparer à cette compétition autour de la main d'oeuvre qualifiée", souligne son directeur général jeudi dans La Matinale de la RTS.

"Je pense qu'on ne peut pas dire aujourd'hui que le système répond à toutes les attentes. Il a des imperfections en termes de nombre, de procédures administratives", poursuit Blaise Matthey. "Il faut voir maintenant si en 2024 la situation sera telle qu'elle nous pénalisera économiquement. Et là, il ne faudra pas hésiter à changer le système rapidement".

>> L'interview de Blaise Matthey dans La Matinale :

Blaise Matthey, directeur général de la Fédération romande des entreprises (FER). [RTS]RTS
Appel des entreprises à assouplir les conditions de recrutement des travailleurs étrangers: interview de Blaise Matthey / La Matinale / 55 sec. / le 14 juillet 2022

Car la concurrence pour la main d'oeuvre hautement qualifiée va devenir toujours plus dure entre Etats européens et il s'agit pour la Suisse de rester compétitive.

Pour le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), il est faux de prétendre que les contingents sont un frein à l'embauche. Il en veut pour preuve que ceux-ci n'ont jamais été pleinement utilisés ces dernières années.

"Mieux qualifier" les personnes déjà en Suisse

Daniel Lampart, économiste en chef à l'Union syndicale suisse (USS), va dans le même sens. Il estime qu'il n'est pas nécessaire d'élargir ce personnel qualifié issus des Etats tiers.

"Pour nous, ce n'est pas une priorité", relève-t-il. "Il faut d'abord veiller à ce que les gens qui cherchent un emploi en Suisse en trouvent un". Daniel Lampart souligne que beaucoup de personnes originaires de pays tiers et vivant déjà en Suisse ont une solide formation mais occupent pourtant des postes peu qualifiés. "Cela vaudrait la peine de mieux les qualifier", dit-il.

>> L'interview de Daniel Lampart dans La Matinale :

Daniel Lampart, économiste en chef de l'Union syndicale suisse (USS). [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Appel des entreprises à assouplir les conditions de recrutement des travailleurs étrangers: interview de Daniel Lampart / La Matinale / 51 sec. / le 14 juillet 2022

Déjà des simplifications administratives

En mars dernier, le Conseil fédéral a en revanche accepté de supprimer les obstacles administratifs et de simplifier les procédures. La mesure interviendra d'ici la fin de l'année. Les personnes qui exercent des activités qualifiées mais qui ne bénéficient pas de formation académique, par exemple, pourront plus facilement obtenir un permis de séjour.

Ces assouplissements sont salués par les faîtières patronales. La FER parle de "premier pas bienvenu".

Céline Fontannaz/oang

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