JBF Finance, domiciliée à Buchillon, est détenue par quelque 60 actionnaires descendants du fondateur de l'entreprise Bobst. L'opération de privatisation de Bobst implique que les actions de l'entreprise seront décotées. 78 francs par action seront proposés aux actuels actionnaires, soit une prime de 22% par rapport au cours moyen des quatre dernières semaines.
Le conseil d'administration recommande aux actionnaires d'accepter l'offre, selon un communiqué de Bobst publié lundi. La société JBF Finance est déjà actionnaire du fabricant vaudois de machines d'emballage implanté à Mex (VD) et possède 53% des actions et droits de vote.
Jean-Pascal Bobst, directeur général de l'entreprise, explique cette décision stratégique par le fait qu''"être côté en Bourse devient de plus en plus compliqué. Les contraintes financières et administratives grandissent de plus en plus. De plus, nous sommes obligés de donner des informations sensibles au marché et donc à nos concurrents. La majorité de nos concurrents ne sont pas en bourse", a-t-il expliqué dans le 12h30 de la RTS.
Finalisation pour début novembre
"Cette solution offrira à la société les conditions adéquates pour déployer une stratégie à long terme, mener à bien sa transformation numérique et maintenir ses importantes activités industrielles en Suisse", écrit Bobst dans son communiqué.
Au niveau de la direction, la société continuera d'être pilotée par des administrateurs indépendants et des administrateurs familiaux, indique l'entreprise. Celle-ci "s'engage à soutenir la place de l'industrie en Suisse".
La période de l'offre court du 20 septembre au 3 octobre, et la finalisation est attendue pour début novembre.
ats/vkiss/lan
"Bobst est une entreprise qui n'a plus vraiment besoin des marchés financiers"
Pour Jérôme Schupp, analyste financier chez Prime Partners à Genève, interrogé dans Forum, "Bobst est une entreprise qui n'a plus vraiment besoin des marchés financiers. Sa situation financière est très bonne, elle s'autofinance".
"Il y a une pression boursière toujours très conséquente trimestre après trimestre. Elle est parfois difficile pour une société cyclique comme Bobst, où parfois les résultats ne sont pas dans les attentes. La présence en bourse impose des décisions à court terme alors que l'entreprise pense à long terme", analyse Jérôme Schupp.
Pour lui, obtenir des résultats à très court terme est plus facile pour Novartis ou Nestlé, qui ont des activités moins cycliques. "Bobst, elle, dépend complètement des commandes de ses clients. Parfois elles sont importantes, parfois elles le sont beaucoup moins. Entre deux, les actionnaires peuvent être déçus et le titre baisser, alors que l'entreprise va dans le bon sens sur le long terme".