Pour contrer la pénurie de main d’œuvre qualifiée ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie, l'idée de travailler plus d'heures durant la semaine est envisagée.
"Si l'augmentation de la durée hebdomadaire du travail peut contribuer à maintenir la prospérité collective, je pense que c'est une option qu'on ne peut pas écarter d'emblée", explique dans La Matinale de la RTS Olivier Feller, conseiller national PLR.
"Mais il faudra évidemment des compensations en termes de salaire ou de vacances. On pourrait aussi imaginer que cela se fasse uniquement sur une base volontaire", précise-t-il.
Séduire les jeunes générations
Robin Gordon, directeur général d'Interiman Group, se dit lui sceptique sur la pertinence de miser sur des heures supplémentaires pour combler le manque de personnel.
"J'ai des doutes sur cette solution sur le long terme, parce que les jeunes générations accordent plus d'importance à l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle que leurs aînés."
Selon lui, pour attirer de nouveau employés, "il faut être plus généreux en terme de flexibilité, de vacances, de temps de travail, de formation."
Un idée "irréalisable"
Le secteur de la restauration, particulièrement touché par le manque de main d'oeuvre, tire un constat similaire. "Ce n'est pas vraiment une bonne proposition. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes préfèrent plutôt travailler moins que plus. Et demander d'augmenter les heures de travail dans une semaine, c'est irréaliste", estime Casimir Platzer, président de Gastrosuisse.
Afin d'attirer la main d'oeuvre dans la restauration, GastroSuisse planche sur cinq axes. Parmi ces pistes de réflexion figurent l'amélioration de l'estime portée aux employés et le renforcement de l'attractivité des postes de travail.
Côté allemand, on planche sur d'autres solutions. Certains économistes y voient l'occasion de repousser l’âge de la retraite, et de le porter à 70 ans. Le ministre allemand des Finances a lui appelé fin juin sur Twitter à multiplier les heures supplémentaires.
asch avec Muriel Ballaman et Sandrine Hochstrasser
Vers un inversement de la tendance?
Robin Gordon, directeur général d'Interiman Group, estime que la tendance au manque de personnel pourrait prochainement s'inverser. Cela pourrait se produire suite au retour en Suisse de la main d'oeuvre étrangère , en provenance notamment du Portugal, d'Espagne, d'Italie ou de France.
"On constate un retour des talents de l'étranger, qui ont peut-être tardé à venir en attendant d'être absolument sûrs que l'on allait pas à nouveau vivre une crise Covid", explique-t-il dans La Matinale.