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L'économie européenne a progressé au printemps, mais l'horizon s'assombrit

L'économie européenne croît au printemps, mais l'horizon s'assombrit. [AFP - Hans Lucas]
L'économie européenne brille encore au printemps, mais l'horizon s'assombrit / Le Journal horaire / 18 sec. / le 29 juillet 2022
Grâce à un rebond du tourisme, l'économie européenne a connu une croissance solide au printemps, résistant mieux que prévu à l'envolée de l'inflation alimentée par la guerre en Ukraine. Mais l'Allemagne vacille et pourrait entraîner le continent dans la récession.

Attendue en net ralentissement, la croissance économique a déjoué les pronostics au deuxième trimestre dans les 19 pays partageant la monnaie unique. En hausse de 0,7%, elle s'est même accélérée par rapport aux trois premiers mois de l'année.

Dans l'ensemble de l'UE, elle a progressé à peine moins vite (0,6%), d'après les données de l'office européen des statistiques Eurostat publiées vendredi.

L'activité a été portée par la bonne tenue des services touristiques grâce à la levée des restrictions liées à la pandémie de coronavirus. Mais les économistes avertissent que l'industrie a déjà commencé à flancher et qu'une récession approche.

Croissance pour les pays touristiques

"Les données du produit intérieur brut (PIB) plus fortes que prévu ne changent rien au fait que l'aggravation de la crise énergétique, la flambée de l'inflation et la hausse des taux d'intérêt risquent de pousser la zone euro dans la récession plus tard cette année", prévient Andrew Kenningham, économiste en chef pour l'Europe chez Capital Economics.

La croissance a été forte en Espagne (1,1%), en Italie (1%) et en France (0,5%). Mais l'Allemagne, première économie européenne, a stagné (0%).

"La crise énergétique pèse énormément sur l'Allemagne, plus industrielle et très dépendante des importations de gaz russe", a expliqué à l'AFP Peter Vanden Houte, chef économiste pour ING.

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Parallèlement, "la réouverture de l'économie post-Covid est surtout positive pour les pays avec un fort secteur des services, comme la France ou les pays dépendants du tourisme comme l'Espagne et l'Italie", a-t-il ajouté.

Certains indicateurs déjà négatifs

Le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, avertit depuis le printemps qu'une éventuelle coupure complète des livraisons de gaz russes à l'Europe pourrait plonger le continent dans la récession en fin d'année.

Peter Vanden Houte souligne que certains indicateurs sont déjà négatifs : "la consommation a baissé en France pour le deuxième trimestre consécutif, l'indicateur de confiance des consommateurs européens est au plus bas depuis 1985 et l'industrie se contracte dans plusieurs pays".

L'économie européenne risque aussi d'être freinée par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) devenue restrictive pour lutter contre l'inflation. La BCE a augmenté la semaine dernière ses taux d'intérêt pour la première fois en plus de dix ans, suivant une tendance initiée par la banque centrale américaine.

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afp/asch

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