Concrètement, la BNS affiche une perte de 95,2 milliards de francs pour la période de janvier à juin 2022, comme elle l'a indiqué vendredi. Après une perte de 32,8 milliards au premier trimestre, 62,4 milliards sont venus s'ajouter au deuxième trimestre.
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Ce sont surtout les baisses de cours sur les actions et les titres de taux d'intérêt, mais aussi les pertes liées au taux de change qui en sont responsables. Si la perte n'est pas surprenante, elle est plus élevée que ce que les économistes avaient estimé au préalable. Il s'agit également de la plus grande perte de la BNS en plus de 100 ans d'histoire.
Les distributions ne vont pas de soi
La Conférence des directrices et directeurs cantonaux des finances (CDF) a indiqué vendredi que ce résultat négatif était malheureusement prévisible au vu des turbulences actuelles sur les marchés financiers.
Elle rappelle qu'il est connu que les bénéfices de la BNS fluctuent fortement et que les distributions ne peuvent pas être considérées comme allant de soi. Un principe sur lequel la nouvelle cheffe des finances vaudoises Valérie Dittli est d'accord.
"Le canton de Vaud a toujours eu une approche prudente pour intégrer le bénéfice de la BNS, je ne suis pas trop inquiète de ces résultats", explique-t-elle au micro de Forum. "Mon prédécesseur Pascal Broulis a toujours mené une politique de prudence, donc le canton de Vaud a une bonne situation. On n'est pas dépendant de ces distributions", ajoute la conseillère d'Etat.
"De l'argent bienvenu"
Les chiffres semestriels indiquent que la distribution des bénéfices sera probablement moins importante que ces dernières années. En 2021, le canton de Vaud avait, par exemple, reçu 374 millions de francs. Pour Valérie Dittli, "il est dangereux de compter sur de l’argent qu'on ne contrôle pas. Ce qui est encore plus dangereux, c'est de compter sur cet argent pour l’AVS car le marché est fluctuant".
Ce sont toutefois les comptes annuels de la BNS au 31 décembre qui sont déterminants pour la distribution des bénéfices et la cheffe des finances, bien que prudente, ne refusera aucun bénéfice de la part de la BNS. "C’est de l’argent qui est bienvenu au niveau des cantons car on peut faire de grands projets avec", souligne-t-elle.
Propos recueillis par: Thibaut Schaller
aps avec l'ats