Malgré d’intenses discussions, la nouvelle CCT proposée par Swiss n’a pas convaincu ses pilotes. Elle a été balayée à plus de 80% par les membres du syndicat Aeropers et il plane désormais la menace d’une grève.
"Si nous voulons vraiment montrer notre mécontentement, il y aura des conséquences pour nos clientes et nos clients et ce n'est pas ce que nous souhaitons", explique Thomas Steffen, porte-parole d'Aeropers, dans le 19h30 de la RTS.
"En dernier recours, s'il ne reste aucune alternative, alors oui, la grève est une possibilité", précise-t-il. "Mais nous espérons pouvoir encore nous asseoir autour de la table pour trouver ensemble des solutions".
"La CCT 2022 représentait un compromis"
La compagnie aérienne, qui n'a pas souhaité donner d'interview à la RTS, regrette ce nouveau revers.
“La CCT 2022 représentait un compromis qui, à notre avis, tenait compte de manière équilibrée à la fois des intérêts de Swiss et d’Aeropers", explique son chef des opérations Olivier Buchhofer. "Selon nous, elle aurait offert une stabilité contractuelle pour les quatre prochaines années dans un environnement aérien très volatil".
Conséquence notamment de la pandémie
Le bras de fer a commencé véritablement en février 2021 et c'était notamment une conséquence de la pandémie de coronavirus. Swiss avait alors annoncé qu'elle résiliait la précédente CCT, devenue trop exigeante, au 31 mars 2022.
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Les négociations s’enchaînent depuis lors pour trouver un accord, mais les échecs se succèdent. Pour le syndicat, la proposition refusée aujourd’hui n’était pas satisfaisante. "Aujourd'hui, la CCT 2022 comprend des points qui n’ont plus rien à voir avec la crise du Covid", souligne-t-il. "Les pilotes gagneraient moins à l'avenir, même quand la situation sera meilleure pour l’entreprise".
Pas d'inquiétudes à Genève et Zurich
Les prochains jours s’annoncent en tout cas tendus en coulisses. Dans un été déjà chaotique pour le secteur aérien, cette situation ne va pas rassurer les voyageurs.
Mais les aéroports de Genève et Zurich, qui suivent la situation de près, ne montrent pas d'inquiétudes particulières en l'état pour les opérations aériennes.
Emilien Verdon/oang
Les pilotes de Lufthansa ont voté "le principe" d'une grève
Les pilotes de la compagnie aérienne allemande Lufthansa, maison-mère de Swiss, ont voté à la quasi-unanimité (97,6%) dimanche le principe d'une grève pour faire valoir leurs revendications, notamment de meilleurs salaires.
Ce vote ne signifie pas nécessairement qu'une grève aura lieu, mais constitue un avertissement pour la direction, a déclaré Marcel Gröls, membre de la direction du syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC).
Lufthansa respecte les résultats du vote et espère qu'une solution constructive sera trouvée autour de la table des négociations, a déclaré un porte-parole de la compagnie.
La compagnie a déjà dû annuler plusieurs milliers de vols depuis le début de l'été faute de personnels suffisants dans les aéroports en raison de mouvements de grève à l'appui de revendications salariales.
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