En Argovie, comme dans toutes les porcheries de Suisse, les bêtes s'accumulent, en manque de demande des abbattoirs. "Il est toujours difficile de savoir quand nous pourrons sortir des bêtes et faire de la place", explique Peter Anderhub, éleveur à Muri (AG).
En Suisse, le goulet d'étranglement se monterait aujourd'hui à plus de 50'000 porcs.
Une offre surabondante
"Nous avons eu de bonnes années entre 2018 et 2020, avec peu de porcs sur le marché, ce qui a contribué à faire monter les prix. Puis le Covid est arrivé et le tourisme d'achat a fortement diminué, ce qui nous a aussi aidés. Mais désormais, le tourisme d'achat est de retour et cela s'ajoute à la surabondance de l'offre", a détaillé mardi le président de Suisseporcs Meinrad Pfister dans le 12h45 de la RTS.
Conséquence directe, le prix du kilo s'est effondré fin juillet jusqu'à atteindre 3 francs, un niveau jamais observé ni l'an dernier, ni en 2020 ou encore en 2019.
"Nous devons trouver un outil"
Le marché du porc n'étant pas régulé, la question est de savoir comment il est possible d'empêcher de telles situations. "C'est une question très difficile, que nous nous posons également à l'interne. Nous avons des indicateurs toujours meilleurs, y compris du côté des associations, où on peut voir venir le phénomène", analyse Meirad Pfister.
"Mais nous manquons d'outils. Tous les éleveurs sont indépendants et sont des commerçants qui ont le droit de commercer. Nous devons trouver un instrument, un outil pour piloter cela, car jusqu'ici ça ne marche pas", ajoute-t-il cependant.
Mieux gérer le cycle du porc, un défi pour les éleveurs. A Muri, Peter Anderhub a trouvé acheteur pour quelques bêtes et a ainsi pu gagner un peu de place pour la génération suivante. Une solution qui fait toutefois encore figure d'exception en Suisse.
Pascal Jeannerat