En relevant son taux directeur de 0,5% à 1,75%, la Banque d'Angleterre (BoE) a procédé jeudi à la plus importante augmentation son taux d'intérêt directeur depuis 27 ans. La décision a été votée par huit voix, un seul membre du Comité s'étant prononcé pour une hausse d'un quart-point.
En accélérant le rythme de ses hausses, la BoE emboîte ainsi le pas à la Réserve fédérale américaine et à la Banque centrale européenne.
L'objectif est d'endiguer l'inflation, que l'institut voit désormais dépasser 13% sur un an en octobre. Elle a déjà atteint en juin 9,4% sur un an, un record en 40 ans, alimentant une crise du coût de la vie qui menace particulièrement les ménages britanniques les moins riches.
Les prix de l'électricité vont exploser
Alors que les prix du gaz ont flambé depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, la BoE s'attend à ce que le régulateur britannique de l'énergie (Ofgem) remonte son plafond des prix de l'électricité pour les consommateurs de 75% en octobre.
Le régulateur a en outre annoncé jeudi que ce plafond serait désormais révisé tous les trimestres, contre seulement deux fois par an jusqu'ici, pour améliorer la stabilité du marché. Cette décision laisse entrevoir une nouvelle hausse douloureuse des prix dès le mois de janvier prochain.
De lourds dégâts pour l'économie britannique
Les dégâts seront lourds pour l'économie, avertit la Banque d'Angleterre: "nous prévoyons une contraction de la production chaque trimestre entre le dernier de 2022 et le dernier de 2023", prévient-elle.
Et "la croissance après cette période reste très faible", achève l'institut monétaire, qui projette dans le détail une croissance de 3,5% en 2022, une première contraction du PIB de 1,5% en 2023 et une deuxième de 0,25% en 2024.
Dans ces circonstances, le choix de la BoE de relever ses taux encore plus vite qu'elle ne le fait depuis fin 2021 risque de peser sur l'activité économique en rendant les emprunts plus coûteux pour les entreprises et les particuliers.
L'établissement a également indiqué qu'il voterait en septembre sur la possibilité de commencer à vendre activement les obligations qu'il détient dans le cadre de son programme de rachats d'actifs.
afp/oang