Les pratiques dans le secteur bancaire se sont durcies depuis quelques années, à la suite des affaires qui ont défrayé la chronique et entraîné des pertes gigantesques. Car, souvent, les affaires délictueuses sont le fait d'employés qui ne s'absentent jamais pour garder tout sous contrôle.
Or, certains postes sont très exposés. "Pour des postes qui sont à risques, notamment le trading, il est fortement recommandé de prendre deux semaines de vacances consécutives, explique le directeur à la banque Mirabaud John Plassard, vendredi dans La Matinale de la RTS.
La jurisprudence Jérôme Kerviel
Il cite l'exemple de Jérôme Kerviel, salarié de la Société générale, qui ne prenait jamais de vacances et qui a fait perdre 5 milliards d'euros à la banque en 2008. "S'il avait été absent, cela aurait pu être contrôlé par ses supérieurs et des pertes auraient été évitées", estime John Plassard.
Certains établissements bancaires vont même jusqu'à bloquer les e-mails et interdire l'accès à l'interface de la banque. Ces "bonnes pratiques" sont fortement recommandées en Suisse. Aux Etats-Unis, elles sont explicitement réglementées dans certains cas.
"Permettre un contrôle interne"
La Banque centrale de New York demande depuis 1997 à toutes les banques de veiller à ce que les employés occupant des postes dans les domaines sensibles soient placés à l'écart de leurs fonctions et de leurs dossiers pendant au moins deux semaines.
"Il s'agit de réduire les risques et permettre un contrôle interne", indique Vincent Carron, spécialiste du droit du travail à l'étude Schellenberg Wittmer.
Sylvie Belzer/vajo