À 2000 mètres d'altitude, le cadre est idéal pour passer ses journées d'été, à la recherche de fraîcheur et de nature. Et les montagnes suisses s'illustrent particulièrement dans le domaine à la belle saison.
Les remontées mécaniques suisses ont pu quantifier ce succès. Sur les mois de mai et juin, leur chiffre d’affaires a augmenté en moyenne de 58%.
Cette augmentation s'inscrit dans un double phénomène plus large: le retour cet été des touristes internationaux malgré l'augmentation de la valeur du franc suisse, mais aussi un engouement constant des Suisses pour de courts séjours dans leur propre pays.
"Difficile de compenser le ski"
A Champex (VS), par exemple, les remontées mécaniques ont ainsi vu leur chiffre d’affaires augmenter d'environ 50% cet été. Mais si la fréquentation estivale fait du bien aux acteurs touristiques suisses, les chiffres de l'été restent encore loin de ceux de l'hiver.
"En terme de chiffre d'affaires, ce sera quand même difficile de compenser le ski", confirme Alain Darbellay, président des remontées mécaniques de Champex, interrogé dans le 19h30. "L'idéal serait de se rapprocher d'un 50%", poursuit-il.
Désavantage géographique des stations suisses
"Le but de toutes les stations, ce n'est pas de remplacer l'hiver, mais d'allonger leur période d'activité économique", abonde Manu Broccard, professeur associé en gestion du tourisme à la HES de Sierre. Sur le plateau du 19h30, ce spécialiste du tourisme en Suisse souligne que les stations misent donc sur un "tourisme quatre saisons". Et elles le font depuis longtemps.
Mais la Suisse souffre d'un réel désavantage par rapport à ses voisins: ses stations sont statistiquement beaucoup plus hautes. "Du coup la saison est beaucoup plus courte, et c'est plus difficile de rentabiliser les infrastructures d'été", explique Manu Broccard.
En comparaison, "si on prend des stations françaises comme Megève ou Morzine, qui sont à 900m d'altitude, c'est beaucoup plus facile de créer et vendre de l'infrastructure pour l'été. La saison est beaucoup plus longue. Mais quand on est à 2000 mètres d'altitude, ce sont des investissements pour parfois quatre à cinq semaines seulement."
>> L'interview complète de Manu Broccard:
Sujet TV: Florence Vuistiner
Texte web: Pierrik Jordan
Le manque de personnel grève le secteur de la restauration
La pénurie de personnel représente un autre défi actuellement pour le tourisme de montagne. Cette année, dans les restaurants d'altitude, les saisonniers manquent à l'appel. Et face à l'afflux de touristes, le secteur de la restauration est forcé de s'adapter.
Dans certains restaurants, la cuisine a même dû être fermée, et la clientèle encouragée à emmener son propre pique-nique. Et si cela mène souvent à trouver des solutions favorisant la convivialité, l’envers du décor est moins reluisant: le manque à gagner est réel, et trouver du personnel qualifié relève du casse-tête. Certains établissements peinent déjà à recruter pour la saison hivernale.