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Les femmes ont subi une "inflation rose" de 6,5% en 20 ans sur leurs vêtements

Selon l'indice des prix à la consommation de Comparis, les vêtements pour femmes sont 6,5% plus chers qu'il y a 20 ans
Selon l'indice des prix à la consommation de Comparis, les vêtements pour femmes sont 6,5% plus chers qu'il y a 20 ans / 19h30 / 2 min. / le 14 août 2022
En vingt ans, le prix des vêtements féminins ont pris l'ascenseur, alors que celui des articles masculins est resté stable. Ce nouveau phénomène s'appelle "inflation rose", référence directe à la "taxe rose".

Pour s'habiller, les femmes doivent débourser de plus en plus d'argent contrairement aux hommes. C'est ce que révèle la NZZ am Sonntag, qui se base sur l'indice des prix à la consommation du comparateur en ligne Comparis.

Par rapport à 2000, les articles de mode pour femmes ont en effet augmenté de 6,5% contre 0,3% pour les vêtements des hommes et des enfants (+0,34%). Les habits de sport - une catégorie unisexe - sont aussi beaucoup moins touchés.

Cet écart s'explique en partie par la loi de l'offre et de la demande, selon Michael Kuhn, expert chez Comparis. "Cela signifie aussi que plus de femmes sont prêtes à payer ce surcoût", dit-il, dimanche dans le 19h30 de la RTS. "C'est comme avec l'avion: lorsqu'il est plein, le prix augmente. Il en va de même pour les vêtements. Si la demande sur une pièce est élevée, le prix a tendance à augmenter."

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Ce constat ne surprend pas vraiment les femmes interrogées par la RTS. "Cela a toujours été dans les moeurs: les femmes doivent être belles, bien habillées", dit l'une d'entre elles. "Je ne pense pas qu'il y ait une logique à avoir un prix différent", estime une autre.

Habitudes de consommation "genrées"

Le concept d'"inflation rose" échappe aussi à la créatrice lausannoise Maryll Crousaz: "Il n'y a pas de raisons qu'il y ait une différence entre les hommes et les femmes. On fixe le prix des vêtements par rapport au tissu, au temps de fabrication, au développement..." Pour elle, si les prix augmentent pour les femmes, c'est parce que les habitudes de consommation sont genrées: les hommes sont moins soumis aux normes d'apparences et sont globalement plus hésitants.

"Même si les hommes aiment bien s'apprêter, ils vont en général dépenser moins d'argent pour s'habiller. Et ils vont davantage regarder les prix", note Maryll Crousaz.

L'inégalité des prix entre les hommes et les femmes n'est pas un phénomène nouveau. Le fait que des produits ou services dessinés aux femmes soient plus chers porte le nom de "taxe rose". Un rasoir d'une célèbre marque destiné aux femmes coûte, par exemple, près de 17 francs contre 14,90 francs pour la version masculine. Mais l'"inflation rose" est quelque chose de nouveau.

>> En lire plus : La taxe rose fait débourser aux femmes plus de cent francs par mois

>> Voir aussi les explications de la "taxe rose" sur la page Facebook de RTSinfo:

En 2021, la mode pour les femmes a rapporté 4,3 milliards de francs en Suisse, le double de la mode masculine.

Sujet TV: Julien Guillaume et Laetitia Wider

Adaptation web: Valentin Jordil

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