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Avec le franc fort, les Helvètes sont nombreux à aller faire leurs courses en France

Avec la baisse de l'euro, les Suisses sont nombreux en France pour faire leurs courses
Avec la baisse de l'euro, les Suisses sont nombreux en France pour faire leurs courses / 19h30 / 1 min. / le 18 août 2022
La force du franc a atteint des niveaux historiques cette semaine, et la tendance semble durable. Si les touristes suisses en vacances sur les plages européennes ont pu s'en réjouir, pour les commerces en Suisse et dans le zones frontalières, les conséquences peuvent être très lourdes.

Beaucoup de plaques suisses peuvent être observées depuis quelques semaines sur les parkings des centres commerciaux de France voisine. Il faut dire que faire ses courses dans la zone euro est devenu très avantageux. La Banque nationale suisse (BNS) a en effet relevé fin juin ses taux d'intérêt, ce qui a engendré l'effondrement de l'euro qui est passé sous la barre symbolique du franc.

Actuellement, un euro vaut environ 96 centimes. A quelques jours de la rentrée, traverser la frontière vaut donc vraiment la peine, comme l'explique cette mère de famille. "Au niveau du matériel scolaire par exemple, ça vaut vraiment le coup", se réjouit-elle. Sans compter le prix de l'essence, bien plus élevé en Suisse, qui pousse également énormément de Suisses et de Suissesses à traverser la frontière.

Tourisme d'achat inquiétant

Du côté des représentants du commerce de détail genevois, par contre, l'inquiétude est palpable, selon Flore Teysseire, secrétaire patronale de la Fédération du commerce genevois. "Cela annonce une rentrée difficile. Mais la bonne nouvelle, c'est que les prix en Suisse augmentent moins vite que dans la zone euro."

A la question de savoir ce qu'attend la BNS pour agir, Valérie Lemaigre, cheffe économiste à la Banque cantonale genevoise (BCGE), répond qu'il s'agit probablement d'une stratégie. Comme elle l'explique sur le plateau du 19h30 jeudi, la BNS a deux échéances qu'elle a justement annoncées en juin.

"La première, c'est le changement des taux d'intérêt", souligne-t-elle. "Mais ça n'est pas la principale raison, car elle doit également travailler sur son bilan, réduire ses liquidités. Et ça, ça veut potentiellement dire qu'elle exerce des pressions sur la devise. Elle laisse un arbitrage entre ce pouvoir d'achat qu'il faut essayer de soutenir par une inflation moins élevée et les entreprises qui peuvent encaisser, en tout cas à court terme, une hausse de la devise un peu plus forte."

>> Voir l'interview complète de Valérie Lemaigre dans le 19h30 :

Valérie Lemaigre commente la faiblesse de l'euro et le tourisme d'achats
Valérie Lemaigre commente la faiblesse de l'euro et le tourisme d'achats / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2022

Sujet TV: Nicolas Rossé/Philippe Revaz

Adaptation web: Fabien Grenon

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