Le pic d'annulations à Genève a été enregistré au mois de juin, avec 5,3% de vols supprimés le jour même du décollage, soit trois fois plus qu'en 2019. La période d'affluence estivale, dès le mois de juillet, a été moins tendue (2,8%, un chiffre plus proche de la norme). "Cela s'est beaucoup mieux passé et en ce moment cela se passe bien", affirme dans le 19h30 André Schneider, le directeur général de l'Aéroport international de Genève.
"Nous sommes arrivés à un taux de 90% du trafic de 2019", note le dirigeant. Le secteur aérien a toutefois eu du mal à adapter son offre à cette demande requinquée après deux ans de restrictions sanitaires.
Frilosité des entreprises
André Schneider avance plusieurs facteurs d'explication au désordre de cet été. D'abord, les perturbations de la période pandémique ont laissé des traces: "L'industrie de l'aviation sort de deux années de crise Covid avec des pertes colossales", souligne-t-il. "Des compagnies ont peur de perdre de l'argent". Elles hésitent ainsi à "vraiment remettre de la capacité pour voler".
Des questions d'organisation, surtout face à des changements d'habitudes des voyageurs, peuvent également expliquer le phénomène. "Des compagnies aériennes ne se sont pas bien préparées, ce qui a amené des annulations. D'autres aéroports n'ont pas pu garder du personnel", note-t-il. "Nous avons vu une aggravation de la situation, parce que les gens réservent de plus en plus tardivement, ce qui rend la planification plus compliquée", détaille André Schneider.
Valises perdues
Le retard et la perte des bagages ont explosé cette année. Ils s'élevaient à 5 pour 1000 passagers en 2019, selon les chiffres de la Société internationale de télécommunication aéronautique. Au printemps de cette année, c'était 5 fois plus. Et cet été, c'est encore plus, bien que les données ne soient pas encore connues. Interrogé dans le 19h30, un passager raconte avoir reçu son bagage en Tanzanie avec 17 jours de retard, celui-ci-ci ayant transité entre Paris, Amsterdam et Genève.
Cette situation "n'est pas acceptable", déclare André Schneider. Mais, selon lui, la source du problème se trouve dans les aéroports au centre du réseau, les "hubs", où les sacs et valises restent immobilisés. "On se retrouve à Genève à devoir réparer tout ça", déplore-t-il. A l'aéroport de Cointrin, une centaine de bagages reviennent encore chaque jour.
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Propos recueillis par Fanny Zürcher
Reportage TV: Pascal Jeannerat et Virginie Mivelaz
Adaptation web: Antoine Michel
Grève chez Easyjet
La crise du personnel volant ne s'estompe pas. Dernier épisode en date: 14 vols internationaux au départ ou à destination de l'Espagne ont été annulés vendredi, dont deux pour Genève, en raison d'une grève des pilotes de la compagnie Easyjet. Ceux-ci demandent un retour de leurs conditions de travail d'avant la pandémie.