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Les PME suisses restent optimistes, selon une étude de Raiffeisen

Les PME suisses restent optimistes, selon une étude de Raiffeisen. [KEYSTONE - CYRIL ZINGARO]
Les PME suisses restent optimistes, selon une étude de Raiffeisen / Le Journal horaire / 37 sec. / le 7 septembre 2022
Malgré l'accumulation des risques conjoncturels au cours des derniers mois, les petites et moyennes entreprises (PME) suisses demeurent positives quant à la marche de leurs affaires et considèrent désormais la durabilité, indique une étude de Raiffeisen.

Si la guerre en Ukraine, la hausse des prix et les difficultés d'approvisionnement en énergie et en matières premières inquiètent nombre d'entreprises helvétiques, la plupart affichent un franc optimisme pour l'évolution de leur situation économique, selon la dernière étude sur les PME publiée mercredi par Raiffeisen.

Elle a été qualifiée de "bonne" à "très bonne" par près de trois quarts (73%) des participants mais l'appréciation diffère fortement selon leur taille. La part d'optimistes chute à 52% pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 1 million de francs, alors qu'elle culmine à 84% pour celles réalisant plus de 10 millions.

Plus de la moitié des sondés (56%) ont signalé des recettes en hausse au cours des douze derniers mois, et près de deux tiers (63%) prévoient que ce sera également le cas pour l'exercice en cours. Seules 8% des entreprises interrogées estiment "ne pas être préparées aux crises et donc rencontrer des difficultés ou être dans l'incapacité d'y réagir de manière appropriée".

Pour Roger Reist, responsable de la clientèle entreprises et membre de la direction de Raiffeisen Suisse, la résilience des PME helvétiques qui s'est illustrée pendant la pandémie de coronavirus s'est encore renforcée. Aussi n'est-il pas surprenant de les voir relever "également les nouveaux défis avec une facilité remarquable".

Inflation et pénurie et personnel

Lors d'une conférence de presse à Zurich, il a cependant souligné la dégradation du contexte conjoncturel au cours des trois derniers mois, comme en témoigne le dernier indice des directeurs d'achat (PMI) pour les PME publié fin août par Raiffeisen, qui montre un repli marqué des composantes Production et Commandes. "Je pense que nous aurions des résultats sensiblement différents si nous menions la même enquête aujourd'hui", a concédé Roger Reist.

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Reste que les principaux risques conjoncturels évoqués par les entrepreneurs pour les douze prochains mois ont considérablement évolué par rapport au dernier point de situation.

Sans surprise, les prix élevés de l'énergie et des matières premières arrivent en tête (84%), alors qu'ils n'étaient mentionnés que par 31% des sondés en 2021 et seulement 7% en 2020. La disponibilité des matières premières (63%) s'est propulsée en seconde position des préoccupations (10% en 2020) devant l'accès au personnel qualifié (44%).

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Les relations avec l'Union européenne (UE), la pandémie, les taux d'intérêt ou encore la volatilité des devises, ont été relégués au second plan. Pour la cinquième édition de son étude sur les PME, Raiffeisen Suisse a compilé les données de 565 entreprises entre mi-mai et mi-juin.

>> Ecouter aussi l'épisode du podcast le Point J "Inflation: comment elle nous touche en Suisse" :

L'inflation en Suisse [Pexels]Pexels
Le Point J - Inflation: comment elle nous touche en Suisse ? / Le 12h30 / 12 min. / le 4 juin 2022

ats/vajo

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Durabilité en verve

Les auteurs de l'étude relèvent l'importance croissante des thématiques liées à la durabilité, considérée par trois quarts de PME interrogées comme une partie intégrante de leur stratégie.

Près de la moitié des participants à l'enquête ont fait part de leur intention d'investir à l'avenir entre 2 et plus de 10% de leur chiffre d'affaires dans "la compatibilité sociétale et environnementale des chaînes d'approvisionnement et des produits", alors que seuls 15% des sondés comptent s'abstenir de tout investissement.

Si les relations avec l'UE ne constituent plus leur préoccupation première, plus de la moitié des entreprises sondées - en particulier les grandes - demandent à la sphère politique de mettre en place des conditions-cadres stables et claires, et près d'une sur trois de se consacrer à la promotion de la transition énergétique et autant à répondre aux besoins de main-d'oeuvre qualifiée.