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Face à la pénurie dans les métiers de l'informatique, entreprises et écoles se mobilisent

Les entreprises et les écoles cherchent des solutions pour encourager la jeunesse à se former dans le domaine informatique et numérique
Les entreprises et les écoles cherchent des solutions pour encourager la jeunesse à se former dans le domaine informatique et numérique / 19h30 / 2 min. / le 18 septembre 2022
De nombreux étudiants prennent lundi le chemin des hautes écoles, dont de futurs informaticiens et informaticiennes, une profession pour laquelle une pénurie est annoncée. Face à ce futur manque de personnel, les entreprises et les écoles peinent à trouver des solutions.

"On a une dizaine de postes pour lesquels on n'arrive pas à trouver des profils qui conviennent. Donc on doit trouver des profils proches qu'on peut former en interne, sinon la recherche peut être longue, voire carrément impossible", explique Marc Oehler, directeur général d'Infomaniak, entreprise spécialisée dans l’hébergement de sites web notamment.

En 2030, il manquera près de 40'000 informaticiens en Suisse. Une situation dramatique alors que ce métier devient de plus en plus primordial pour les entreprises, notamment sur le plan de la cybersécurité.

"Je pense qu'on n'a pas très bien anticipé les besoins, on n'a pas suffisamment écouté le marché alors que tout s’accélère dans le numérique, et on se trouve maintenant dans cette situation", déplore Marc Oehler.

Taux d'échec élevé

Au manque d’anticipation s’ajoute un taux d’échec important lors des études. À la Haute école de gestion à Genève, 100 étudiants et étudiantes s’inscrivent chaque année, mais seule la moitié continuent leur cursus.

"Nous sommes très sensible au fait qu’on doit former des bons techniciens, mais également des bons acteurs de la société au niveau de l’éthique. C’est donc une formation très exigeante", explique Jean-Philippe Trabichet, responsable de la filière informatique à la Haute Ecole de gestion de Genève.

Pourtant, l’attrait pour l’informatique est bien là. La filière informatique est passée de 150 à 230 étudiants et étudiantes il y a trois ans. Mais cela ne suffit pas. "Les besoins (en informatique) augmentent de plus en plus, malgré le fait qu’on arrive à promouvoir ces filières", indique Jean-Philippe Trabichet.

Financement par le secteur privé

Puisque les formations publiques peinent à mettre assez d'informaticiens sur le marché de l'emploi, le secteur privé veut pallier ce problème. À Lausanne, l’Ecole 42 a été créée il y a un an. Ici pas de formation à avoir au préalable, les recrues passent des tests d’entrée.

"Ce qui est important, c’est de permettre à n’importe qui d’accéder au monde du numérique pour autant qu’il ou elle en ait les compétences, Et nous, la gratuité, c’est un point de départ", explique Christophe Wagnière, directeur de l'Ecole 42. "Nous sommes financés par des acteurs privés, c’est aussi une particularité qui nous permet d’être alignés aux besoins de l’économie privée", fait-il valoir.

Au total, environ 200 informaticiens et informaticiennes sortiront de l’école dans trois ans et au vu de la situation, ils trouveront certainement du travail.  

Gianluca Agosta

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