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Des nouvelles filières pour former les acteurs de la transition écologique

La transition écologique crée de nouveaux métiers de l’énergie et nécessite des formations qui puissent attirer davantage d’étudiants
La transition écologique crée de nouveaux métiers de l’énergie et nécessite des formations qui puissent attirer davantage d’étudiants / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2022
La transition écologique est au coeur des préoccupations, mais en matière de transport, d'énergie et de logement, il reste encore beaucoup à inventer. Pour répondre aux attentes, de nouveaux métiers sont identifiés et de nouvelles formations voient le jour.

Cette année, neuf étudiants viennent d'inaugurer la filière Energie et technique des bâtiments proposée par la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève (HEPIA). L'objectif est de former les ingénieurs de manière à pouvoir répondre aux défis énergétiques qui attendent le pays.

"Il faut une multitude de solutions pour résoudre les problèmes énergétiques", explique José Boix, le responsable de la filière Technique des Bâtiments à l'HEPIA.

Les problèmes énergétiques en Suisse, tel le transport de l'énergie ou le fait d'être tributaires de certaines énergies comme le gaz, n'ont pas encore trouvé de remède. "Ces solutions ne sont peut-être pas encore développées. Nous comptons donc bien insuffler aux étudiants un esprit de recherche et de développement pour que demain, ils soient les porteurs de ces nouvelles solutions", espère le professeur.

Acteur de la transition

Sur le visage de ces étudiants se lit la fierté de représenter les futurs acteurs de la transition écologique et énergétique. "On a tous un rôle à jouer. J'avais vraiment envie de m'investir dans l'écologie, dans l'évolution de ce monde. On se sent participer à quelque chose de grand. Pour moi, c'était vraiment la filière qu'il me fallait pour éveiller ma conscience", affirme Romain Delmas.

De son côté, Lucas Berthoud est passionné par la rénovation de longères et bâtiments agricoles. Il veut limiter la consommation d'énergie en évitant de nouvelles constructions: "Les vieux corps de ferme sont magnifiques. Je trouverais dommage de détruire de belles pierres apparentes pour y mettre un vieux mur de béton. Mais c'est compliqué en termes d'isolation. C'est là que les nouveaux matériaux et les nouvelles manières de faire nous aideront peut-être à garder ces monuments de l'histoire", espère-t-il.

La motivation de cet étudiant de 23 ans? La volonté de se battre contre le dérèglement climatique: "Les personnes qui ont des postes à responsabilité ont le pouvoir de faire quelque chose. A notre échelle, il nous reste la possibilité de sensibiliser, militer, ou justement, de travailler dans un domaine qui nous permettra de réduire nos émissions de CO2", souligne le jeune homme.

Manque de main d'oeuvre nécessaire à la transition

En Suisse comme dans le monde, il manque du personnel pour relever le défi de l'urgence climatique. La rénovation des bâtiments figure parmi les secteurs qui peinent le plus à recruter. Chaque année, seul 1% des constructions sont rénovées, faute de personnel qualifié.

Les autres métiers ne sont pas en reste. Poseurs de panneaux solaires, techniciens en traitement des déchets, architectes ou encore ingénieurs thermiques. Ces emplois liés à l'environnement ont doublé en vingt ans, passant de 80'000 à 165'000. Mais cette hausse reste très insuffisante pour combler le manque de main d'oeuvre nécessaire à la transition écologique.

"Lorsqu'on veut lancer un programme solaire, en partenariat avec des entreprises privé, on hésite à le faire à grosse échelle, malgré l'urgence. Car on n'est pas sûr que les entreprises puissent suivre, faute de main d'oeuvre", déplore Christian Brunier, directeur général des Services industriels de Genève (SIG).

Pour pallier ce manque, les SIG ont mis en place un programme de formation de leurs propres salariés: "On imagine le métier de demain, on regarde le métier d’aujourd’hui et on identifie ce qu'il manque pour adapter les employés aux métiers de demain." Un pari sur l'avenir, que les Services industriels réalisent en partenariat avec d’autres entreprises et fondations.

Charlotte Onfroy-Barrier / fme

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