C'est le ministre des Finances Kwasi Karteng qui a présenté le vaste plan financier, l'un des objectifs prioritaires de la nouvelle Première ministre conservatrice Liz Truss.
La mesure phare du "mini-budget", tel qu'il est surnommé, sera le gel des factures d'énergie pour deux ans, à 2500 livres pour un ménage moyen, une ristourne d'au moins 1000 livres financée par le gouvernement. Les entreprises ne sont pas en reste et voient leurs factures prises en charge pour moitié environ pour six mois.
Les prix du gaz et de l'électricité ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine, à cause des limitations sur l'approvisionnement en hydrocarbures venus de Russie, et le Royaume-Uni est particulièrement dépendant du gaz.
Baisse des impôts
Ce soutien massif aux factures énergétiques devrait coûter 60 milliards de livres pour les six premiers mois, a chiffré Kwasi Kwarteng, dont le cocktail de mesures comprend aussi une bonne dose de recettes prisées des conservateurs, notamment des baisses d'impôts.
L'abaissement des contributions sociales est confirmé pour les entreprises ("social levy") comme pour les ménages ainsi que la suspension de certains prélèvements écologiques.
Le ministre des Finances a également confirmé une baisse de la taxe sur les transactions immobilières et annoncé un abaissement du taux maximal d'impôt sur le revenu, de 45% à 40%.
Les plus aisés favorisés
La Première ministre Liz Truss a reconnu elle-même que la politique de son gouvernement favorisera surtout les plus aisés.
"Au lieu de défendre les gens qui travaillent, les conservateurs protègent les profits des géants de l'énergie", qui ont bénéficié de la flambée des prix des hydrocarbures depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, a accusé la responsable travailliste pour les finances, Rachel Reeves.
Elle note que le plafond des prix de l'énergie mis en place par Liz Truss et Kwasi Kwarteng va coûter des dizaines de milliards de livres qui seront financés par l'emprunt, avec une addition qui devrait retomber sur le contribuable.
Les économistes s'inquiètent eux que le mélange de baisses d'impôts et d'aides massives, financées par l'emprunt, s'annonce toxique pour les finances publiques. L'Institut des études budgétaires a averti que le plan Truss risquait de mettre la dette sur une "trajectoire insoutenable".
agences/lan