Si, à Paris, le luxe défile sur les podiums pour présenter la prochaine collection printemps-été 2023, une réalité moins glamour se cache derrière les paillettes. L'industrie de la mode est l'une des plus polluantes du monde et représente, à elle seule, 10% des émissions globales de carbone.
La pollution se retrouve à tous les niveaux de la chaîne de production. Le secteur est très gourmand en eau, étant ainsi le plus gros consommateur d'eau derrière l'agriculture.
Du plastique dans l'océan
Il faut par exemple 3000 litres d'eau pour produire une seule chemise en coton ou 9000 litres pour une paire de jeans. En plus de l'utilisation d'eau, il y a également les teintures chimiques qui polluent les eaux et le lavage des vêtements qui libère une quantité infinie de microfibres tels que le polyester, l'acrylique ou le nylon.
Une étude approfondie sur le secteur du Atlantic Financial Group à Genève révèle que 500'000 tonnes de particules finissent dans les océans, l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique.
En outre, les vêtements sont conservés deux fois moins longtemps qu'il y a 20 ans par les consommateurs et consommatrices. Trois quarts des textiles produits chaque année sont détruits, car il y a une envie de changement ou que les offres se multiplient à cause de la "fast fashion".
Des matériaux moins polluants
L'industrie de la mode est en pleine mutation pour intégrer le durable dans ses coutures. Les petites marques locales commencent, par exemple, à se faire une place.
Les grands noms du luxe peuvent aussi servir d'exemple, car certains, comme le groupe Kering qui détient notamment Stella McCartney et Gucci, ont développé un coton biologique 100% traçable. Du côté de LVMH, le groupe planche sur de nouveaux matériaux moins polluants.
Toutes les marques s'y sont mises sous la pression des nouvelles générations. Les millénials et la génération Z attendent de celles-ci qu'elles soient alignées sur leurs valeurs plus éthiques et plus durables. Ces générations achètent également plus d'articles de seconde main.
Des critères que l'industrie du luxe doit intégrer dans ses filières de production pour conserver à terme ses parts de tissus.
Sylvie Belzer/aps