L'indice des prix à la consommation (CPI) a reculé de 0,2% en septembre par rapport au mois précédent pour s'établir à 104,6 points, a indiqué lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.
Il s'agit du premier repli mensuel depuis juillet 2021, date à laquelle le CPI avait reculé de 0,1%. Depuis, cet indicateur n'avait cessé de croître.
Invitée dans le 19h30, Esty Dwek, cheffe des investissements chez FlowBank, explique ce recul par une multitude de facteurs. "Le prix de l'essence a un peu baissé, celui de l'énergie est un peu moins monté que prévu, la hausse des primes maladies a aussi été un un peu moins importante que prévu. C'est peut-être temporaire, mais c'est déjà un petit soulagement."
En hausse par rapport à septembre 2021
Comparé à septembre 2021, l'inflation a progressé de 3,3% pendant le mois sous revue, après une hausse de 3,5% sur un an en août.
L'accélération des prix à la consommation est moins importante qu'anticipé par les analystes interrogés par l'agence AWP. Ces derniers attendaient une évolution entre 0,0% et +0,3% sur un mois et de +3,4% à +3,8% sur un an.
La détente au niveau des prix est principalement à mettre sur une compte d'une baisse des tarifs des carburants, l'essence (-6,1%), le diesel (-2,2%) et le mazout (-7,3%) baissant par rapport à août. Sur un an, ces produits pétroliers ont cependant respectivement augmenté de 19%, 30,3% et 68,1%.
Vers de nouvelles hausses de taux
La parahôtellerie (-12,% sur un mois et -12,9% sur un an) a également enregistré une baisse des prix, ainsi que le transport aérien (-10,5% sur un mois, +26,2% sur un an).
Côté chauffage, les copeaux de bois ont par contre vu leur prix s'envoler autant sur une base mensuelle (+10,7%) qu'annuelle (+80,7%).
Malgré le ralentissement observé en septembre, l'inflation reste toujours au-dessus de l'objectif de stabilité des prix prôné par la Banque nationale suisse (BNS) et qui se situe entre 0% et 2%. Pour cette année, l'institut d'émission table sur un taux de 2,0% et de 2,4% en 2023. Face à la flambée des prix, la banque centrale n'a pas exclu de nouvelles hausses du taux directeur.
L'accélération des prix en Suisse reste cependant nettement inférieure comparé à l'étranger. L'inflation a ainsi bondi à 10% en septembre dans la zone euro, alors qu'elle a ralenti à 6,2% aux Etats-Unis en août.
La force du franc protège en effet partiellement contre une accélération trop importante des prix grâce au pouvoir d'achat que confère la devise helvétique pour des achats à l'étranger, notamment pour les produits énergétiques.
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ats/lan