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Timon Zimmermann, graine de génie dans le monde de l'intelligence artificielle

Timon Zimmermann, CEO Visium
Timon Zimmermann, CEO Visium / Big Boss / 23 min. / le 17 octobre 2022
Agé d'à peine 30 ans, Timon Zimmermann a déjà un joli parcours, celui de l’apprenti qui finit avec un master. Cet enfant de la Béroche (NE) est le cofondateur de l'entreprise Visium. Invité de l'émission Big Boss lundi, il parle des perspectives vertigineuses de l'intelligence artificielle.

Le parcours professionnel de Timon Zimmermann commence sans conviction par un apprentissage d'employé de commerce chez Credit Suisse. Puis il enchaîne par un CFC en informatique et un master en sciences des données à l’EPFL. Le Neuchâtelois utilise toutes les passerelles qui existent en Suisse pour embrayer sur la filière universitaire. Et il finance ses études en faisant la plonge dans un restaurant.

Sa rencontre avec Alen Arslanagic sera déterminante. Les deux compères lancent le site internet All Charities, qui connecte des célébrités et leurs fans pour soutenir des projets. Ils participent à un hackathon de Microsoft où ils développent l’idée d’un filet intelligent pour dépolluer les océans des déchets plastiques.

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Portrait de Timon Zimmermann, ancien apprenti en employé de commerce chez Credit Suisse, et actuellement co-fondateur de Visium
Portrait de Timon Zimmermann, ancien apprenti en employé de commerce chez Credit Suisse, et actuellement co-fondateur de Visium / Big Boss / 1 min. / le 17 octobre 2022

Des startups aux leaders du marché

En 2019, Timon Zimmermann et Alen Arslanagic fondent la société Visium, qui veut rendre les entreprises plus intelligentes en leur proposant des solutions d’intelligence artificielle (IA). Ils ont plus d’une cinquantaine de clients, parmi lesquels des poids lourds comme Nestlé, Roche, Novartis, Firmenich, Migros et les CFF.

Et ils décrochent les gros contrats principalement au culot, avoue Timon Zimmermann. "Au début, on faisait des appels à froid, comme un vendeur d'assurances, on appelait des entreprises, des patrons de plus petites entreprises avec deux ou trois employés. Et de fil en aiguille, on a réussi à entrer en contact avec des grosses boîtes. Le 99% du temps ça s'est fait au culot".

La startup a bien grandi, avec des bureaux dans le parc de l’innovation de l’EPFL ainsi qu'à Zurich et en Macédoine du Nord. Elle emploie actuellement 50 collaborateurs, mais ils devraient être 130 l’année prochaine.

Une entreprise qui se veut éthique

Certains mandats ne trouvent pas grâce aux yeux de l'entreprise, par exemple les sociétés actives dans l'armement. En cas de doute, un comité éthique est formé, par tirage au sort. Les employés délibèrent avant de rendre une décision. "C'est arrivé deux-trois fois", confirme l'entrepreneur.

Face à la concurrence des leaders du marché de l'intelligence artificielle (Google ou Microsoft notamment), Visium se doit d'offrir d'autres avantages que financiers pour séduire les informaticiens. "Si quelqu'un prouve la qualité de son travail, très rapidement cette personne peut prendre des responsabilités supplémentaires. L'impact est plus grand, ça compense le salaire", explique Timon Zimmermann.

Des perspectives à court terme

L'IA est un domaine qui évolue très vite et qui ouvre des perspectives vertigineuses, estime Timon Zimmermann, pour qui elle tient une place aussi importante dans l'Histoire que les plus grandes découvertes.

"Je pense que d'ici 10 à 15 ans elle sera omniprésente dans nos vies autant pour les entreprises que pour les individus", dit-il. "Je pense que, dans le futur, on aura des assistants personnels qui nous aideront à réserver des vacances de manière plus intelligente, en prenant en compte nos disponibilités, notre calendrier du travail, nos préférences de restaurant pour trouver un hôtel proche de nos restaurants préférés. Je pense que ça va arriver très rapidement. Les entreprises sont déjà impactées par l'intelligence artificielle".

"Des métiers vont changer, des métiers vont disparaître, mais il y a aussi des métiers qui seront créés", poursuit Timon Zimmermann. A l'époque, des personnes se chargeaient d'allumer des lampadaires [au gaz] jusqu'à l'arrivée de l'électricité. Toute révolution technologique apporte de nouveaux produits qui apportent de nouveaux marchés et de nouveaux métiers (...) La difficulté, c'est d'assurer la transition".

Et les métiers les plus en danger sont ceux aux tâches répétitives, là où la créativité n'est pas nécessaire. Par exemple, selon Timon Zimmermann, aujourd'hui, le métier de caissier disparaît, car il est répétitif.

Propos recueillis par Patrick Fischer

Adaptation web: Miroslav Mares

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