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Le marché de la seconde main de luxe est en pleine expansion

Du luxe durable: la seconde main, une solution? [InVogue Geneva]
Alter Eco - Le boom de la seconde main / Alter Eco / 2 min. / le 24 octobre 2022
La vente de produits de luxe d’occasion est en pleine expansion depuis quelques années. Fort de ce constat, un nouveau salon, baptisé Re-luxury, lui sera consacré à Genève du 4 au 7 novembre prochain.

La vente de produits de luxe de seconde main a augmenté de 65% entre 2017 et 2021, alors même que le marché du luxe de première main, qui n’est pourtant guère sensible aux crises, n’a progressé que de 12% sur la même période, indique un rapport du cabinet Bain & Company.

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Un engagement pour la durabilité

Les marques, qui ont longtemps été réticentes à se lancer sur ce marché, car soucieuses de conserver leur image glamour, commencent à s’y mettre. D’ici 2030, la seconde main pourrait en effet représenter 20% des revenus d’un groupe de luxe. Et c’est aussi une façon de montrer qu’elles s’engagent pour la durabilité.

Parmi les produits qui se vendent le mieux, les sacs à main, suivis des vêtements, des montres et des bijoux. La plupart de ces articles s’écoulent encore dans des points de vente physiques, mais les transactions en ligne sont en forte progression.

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Changement générationnel

Ce qui explique cet essor, c'est bien-sûr l’attrait de posséder un objet exclusif, sans devoir en payer le prix fort. Mais c'est aussi le changement générationnel qui a donné un coup d’accélérateur à cette tendance. Les millennials, soit les personnes âgées de 30 à 40 ans environ, sont des acheteurs réguliers de produits de luxe et privilégient une approche plus durable que leurs aînés. Mais c’est vraiment la génération Z qui va faire la différence, soit les personnes nées entre 1990 et 2010, selon le même cabinet.

Pour cette génération ultra-connectée et bombardée d’informations qui a grandi avec Internet, les questions environnementales et sociétales arrivent en tête des préoccupations. Ces très jeunes trentenaires n’hésitent par exemple pas à distribuer des bons et des mauvais points aux marques via les réseaux.

Mais comment être sûr que le produit de luxe de seconde main que vous achetez en ligne n’est pas une contrefaçon? Certains sites proposent des articles expertisés par des spécialistes et il existe des plateformes en ligne qui offrent ce service. Toutefois, 10% à 20% des articles sont encore problématiques, ce qui freine forcément un peu les ardeurs de certains acheteurs.

C’est donc sur ces points-là qu’il va falloir encore convaincre pour doper les ventes. Car l’enjeu pour le secteur des produits de luxe de seconde main serait de sortir d’une logique d’achat pour entrer dans une logique d’investissement, avec des objets qui gagnent en valeur au fil du temps.

Sylvie Belzer/fgn

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