Le commissaire européen à l’Élargissement se trouve en Turquie depuis mercredi pour réitérer ces préoccupations, car les sanctions occidentales, du point de vue d'Ankara, constituent une opportunité. Le volume des échanges commerciaux russo-turcs a doublé durant les six premiers mois de l'année par rapport au total de 2021.
Des entreprises de logistique turques remplacent désormais les entreprises occidentales qui se heurtent aux sanctions. De leur côté, les Russes qui créent ces sociétés exportatrices investissent aussi dans l'immobilier et obtiennent au passage la nationalité turque.
Contribution à l'effort de guerre russe
Ces mouvements sont suivis de près par les Occidentaux. Les Européens craignent notamment que cette politique de libre-échange commercial de la Turquie, qui bénéficie également d'une union douanière avec l'Union européenne, ne contribue à l'effort de guerre russe.
Les exportations mises en cause sont celles dites "à double usage", conçues pour une utilisation civile mais qui peuvent être détournées par Moscou à des fins militaires.
Pour sa part, le gouvernement turc fait valoir que sa position dite "équilibrée", dont son refus de sanctionner la Russie, a permis plusieurs médiations entre Kiev et Moscou, notamment sur la reprise des livraisons de céréales ukrainiennes.
Anne Andlauer/mera