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La COP27, une aubaine pour une Egypte en plein marasme économique?

Des personnes attendant devant un bureau de change en Egypte. [EPA/Keystone - Khaled Elfiqi]
Face à la hausse des prix, l'Egypte reçoit une aide de 3 milliards de dollars du FMI / Le 12h30 / 2 min. / le 5 novembre 2022
Alors que l'Egypte accueille la COP27 dès dimanche, le pays compte sur cet événement pour relancer une économie frappée de plein fouet par la guerre en Ukraine. Le Caire a d'ailleurs obtenu cette semaine une aide de 3 milliards de dollars de la part du Fonds monétaire international.

En Egypte, les prix se sont envolés ces derniers mois et en premier lieu l'essence et les denrées alimentaires. L'inflation atteint aujourd'hui un record de 15% et la monnaie nationale a perdu plus de 40% de sa valeur entre mars et aujourd'hui.

Autant de raisons qui pèsent sur le portefeuille des quelque 100 millions d’Égyptiens et sur le déficit commercial du pays, très dépendant des importations.

"Les importations ont atteint 90 milliards de dollars l’année dernière contre 45 milliards de revenus d'exportations, ce qui est un gouffre", explique Medhat Nafei, économiste et professeur à l’Université du Caire, samedi dans le 12h30.

Une vitrine pour l'industrie

Dans ce contexte, la nouvelle aide du FMI, la quatrième en six ans, est donc bienvenue. La COP27, conférence annuelle de l’ONU sur le climat, pourrait aussi être un bon moyen d’attirer les investisseurs dans le pays.

En effet, au-delà des recettes touristiques qu’elle ne manquera pas de stimuler, la COP27 est attendue comme une vitrine pour l’industrie égyptienne. "C'est un bon moment pour promouvoir l'industrie verte en Égypte et spécialement dans la zone économique du canal de Suez, qui va bénéficier de la finance verte", estime Medhat Nafei.

Sur place toutefois, la population continue de payer le prix de la crise et peine à garder confiance. Des appels à manifester contre la hausse des prix circulent depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux à l’approche de la COP27 qui s’ouvrira dimanche.

Sujet radio: Emilien Cassard

Adaptation web: boi avec afp

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Une "COP africaine" qui pourrait être décevante

Les représentants d'un monde divisé et dans la tourmente se retrouvent dimanche à Charm el-Cheikh, en Egypte, au chevet d'une planète ballottée par les catastrophes climatiques et toujours sur la voie d'un réchauffement catastrophique. La conférence doit durer deux semaines.

Plus de 100 chefs d'Etat et de gouvernements sont attendus lundi et mardi pour le "sommet des leaders" de cette vingt-septième conférence de l'ONU sur le climat (COP), selon les organisateurs égyptiens, dans un contexte de crises multiples et liées: guerre en Ukraine, tensions inflationnistes et spectre de récession mondiale, crises énergétique, alimentaire et de la biodiversité.

De quoi reléguer au second plan une crise climatique "existentielle, primordiale et omniprésente", selon les mots du ministre égyptien des affaires étrangères Sameh Choukri, qui présidera la COP27.

Présentée comme une "COP africaine" par ses organisateurs, ce rendez-vous sur le changement climatique risque pourtant une nouvelle fois de s'avérer décevant pour un continent durement frappé par ses conséquences, estiment des militants et des scientifiques.

La COP27 sera l'occasion en théorie pour les pays africains de pousser à l'adoption d'un mécanisme de prise en compte des "pertes et dommages" provoqués par le changement climatique, auxquels ils sont durement exposés. Ils espèrent une contribution financière spécifique des pays développés, à l'origine d'une majorité des émissions de gaz à effet de serre.