Derrière la Migros, comme l'appellent ses fidèles, se cachent dix coopératives régionales. Ces entités seraient, selon les révélations de la presse alémanique, à l'origine du départ du président de la direction générale.
Une source interne a témoigné au Tages Anzeiger du rôle de la structure décentralisée dans la démission de Fabrice Zumbrunnen, qui ne bénéficiait que d'une influence limitée.
Difficultés de communication
Ces difficultés de communication n'étonnent pas le spécialiste Dominique Turpin. Chaque entité possède des centaines de membres élus, et le conseil d'administration de Migros compte de nombreux collaborateurs. Les différences culturelles et linguistiques constituent également une barrière supplémentaire, explique-t-il au micro du 19h30 de la RTS.
Fabrice Zumbrunnen a refusé toutes les demandes d'interview de la RTS. L' annonce de son départ intervient pourtant dans un climat économique particulier. Selon la Sonntagszeitung, certaines coopératives seraient dans les chiffres rouges.
Centralisation nécessaire
Migros indique à la RTS disposer d'une assise financière solide, mais admet ressentir "les conséquences du renchérissement, de l'augmentation des coûts de l'électricité, du carburant, des emballages, des matières premières et de leur approvisionnement".
Pour Dominique Turpin, la centralisation est désormais "nécessaire", même si celle-ci "demande des sacrifices". L'autonomie des différentes coopératives n'est possible que dans les contextes économiques favorables, justifie le professeur de marketing.
Le successeur de Fabrice Zumbrunnen, qui prendra sa relève en avril prochain, devra par conséquent centraliser pour effectuer des économies d'échelle, mais sans froisser pour autant les entités régionales.
C.Durring/T.Jeannet/D. Delécraz/mera