La demande semble être dominée par des investisseurs étrangers, pour des objets de luxe. La reprise, fin 2020, de l'hôtel Beau-Rivage à Genève par les Casacuberta, une famille espagnole, en est un exemple emblématique.
Pour Yvan Schmidt, consultant immobilier indépendant, le segment cinq étoiles attire autant des fonds souverains que des privés fortunés.
"Déjà pour une question de prestige, mais surtout aussi de sécurité de leurs placements. La Suisse continue à être très attractive" en termes de placements, explique-t-il. "Et c'est un moyen aussi pour ces investisseurs de protéger leur fortune en la plaçant dans des véhicules de placements qui vont avoir une bonne stabilité dans le temps et surtout dans une monnaie qui est robuste aussi."
La demande vient aussi d'investisseurs suisses, mais pour des objets plus petits. Par exemple un hôtel de montagne dont l'exploitant part à la retraite.
Opportunité en période d'inflation
Ce segment peut intéresser des privés, mais aussi des investisseurs institutionnels, comme le fonds immobilier Swisspeak, propriétaire de quatre appart-hôtels dont deux en Valais. Pour Christophe Piffaretti, administrateur de Swisspeak, l'hôtellerie est une opportunité en période d'inflation.
"Si vous êtes propriétaire d'un immeuble résidentiel ou de bureaux, vous avez des revenus locatifs qui sont fixes sur plusieurs années. Avec un hôtel, on peut s'adapter à l'inflation. On le voit d'ailleurs, les prix des hôtels ont augmenté. Donc ça permet de s'adapter beaucoup plus rapidement. C'est beaucoup plus réactif et dynamique."
A cela s'ajoute l'intérêt, montré par la crise sanitaire, pour les vacances en Suisse. Certains investisseurs semblent suivre la clientèle vers nos lacs et nos montagnes. Même si l'hôtellerie n'est pas un placement très rentable, elle offre aujourd'hui une stabilité recherchée.
Guillaume Meyer/fgn