Du chocolat vegan sous le sapin pour régaler un marché à plusieurs millions
La période des fêtes approche et avec elle, ses orgies de chocolat. Cette année, les vegans auront plus d'alternatives. Chocolatiers et industries se sont démanchés pour proposer des douceurs de Noël sans lait. Le marché mondial, en plein développement, pèse déjà des centaines de millions de francs.
Dans la fabrique genevoise de La Bonbonnière, on s'affaire à préparer une ganache au chocolat. Traditionnellement, il faut deux ingrédients: du chocolat et de la crème. Mais dans cette préparation, les chocolatiers ont trouvé une parade pour se passer de produit laitier: "On va remplacer la crème par l’eau, tout simplement. Pour nous, le but est de permettre à tout le monde de prendre du plaisir à déguster un chocolat sans matière animale", affirme le maître chocolatier Yvan Loubet.
Intolérance au lactose, sensibilité au bien-être animal ou effet de mode, les clients vegans sont plus nombreux que jamais. Les chocolatiers ont lancé l'an dernier leur première bûche vegan. Ils ne s'attendaient pas à un tel succès: "Nous avons dû arrêter les commandes, on n'arrivait plus à suivre la production. Cette année, nous avons augmenté au moins de 40% la production pour tenter de satisfaire tous nos clients", explique Mickael Poitevin, le chef pâtissier de la Bonbonnière.
Un marché à 500 millions
Petits artisans, grands chocolatiers et grande distribution, tout le monde suit la tendance. L’offre en chocolat vegan explose avec des boissons à base de riz, de coco ou d’avoine pour remplacer le lait. Au niveau mondial, le marché pèse aujourd’hui quelque 500 millions de francs. D'ici 10 ans, les ventes pourraient encore tripler.
Sarah Moser, directrice générale de vegan.ch, observe un véritable tournant dans ce marché: "Cela fait déjà quelques années qu'on a un grand assortiment d’alternatives à la viande. Maintenant c’est au tour des douceurs et spécifiquement des chocolats de rattraper leur retard".
30% plus cher
Pour ce qui est du goût, le blogueur Selsa Maadi, qui tient le site Chocogeek.ch, s'est prêté au jeu en dégustant à l'aveugle deux plaques industrielles. Ce fin amateur de chocolat a immédiatement repéré le chocolat au lait: "Le végan est un tout petit peu moins crémeux peut-être que le lait de vache. Mais je pense que si vous le donnez dans la rue à quelqu'un qui ne connaît pas du tout les chocolats vegans, l’illusion est tout à fait parfaite."
Voilà pour le goût. Quant au coût de la version sans lait, le chocolat vous coûtera en moyenne 30% plus cher.
Théo Jeannet, Feriel Mestiri
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