Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) conduits par Ryad, et leurs dix alliés emmenés par Moscou, se sont retrouvés par visioconférence peu après 11h00 GMT (12h00 en Suisse) pour des discussions techniques, avant la réunion ministérielle une heure plus tard. Ils ont convenu de garder le cap, décidé en octobre, d'une réduction de deux millions de barils par jour jusqu'à fin 2023.
Un communiqué de l'Opep+ a confirmé le maintien de la précédente décision, qui avait été prise pour soutenir les cours et avait suscité l'ire de la Maison Blanche soucieuse de faire baisser les prix à la pompe.
Depuis, les cours des deux références mondiales de l'or noir ont perdu du terrain et se situent entre 80 et 85 dollars, loin de leurs sommets à plus de 130 dollars atteints en mars après le début de l'invasion de l'Ukraine. Ce qui, de "de manière rétrospective", valide notre stratégie, se félicite le cartel. "C'était la ligne de conduite à adopter pour stabiliser les marchés", argue-t-il.
Les prix du pétrole russe plafonnés
Le statu quo décidé a pour fond l'incertitude qui règne à la veille de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions contre Moscou, qui est l'un des deux piliers de l'alliance avec Ryad.
Le climat est particulièrement troublé: la Russie est vent debout contre le plafonnement du prix de son pétrole que l'Union européenne, le G7 et l'Australie ont prévu de mettre en place lundi "ou très peu de temps après".
>> Lire : Le pétrole russe plafonné à 60 dollars après l'accord du G7 et de l'Australie
C'est aussi lundi que débute l'embargo de l'UE sur le brut russe acheminé par voie maritime, qui va supprimer les deux tiers de ses achats à Moscou. L'objectif de ces mesures est de priver la Russie des moyens de financer sa guerre en Ukraine.
Effet limité pour Moscou à court terme
Pour l'Opep+, la question était de savoir quel serait l'impact sur l'offre d'or noir russe. Le cours du baril de pétrole brut de l'Oural évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond de 60 dollars, impliquant un effet limité à court terme.
Mais le Kremlin a prévenu qu'il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient ce mécanisme. Cette perspective place certains d'entre eux dans une position inconfortable: choisir entre perdre l'accès au brut russe bon marché ou s'exposer aux sanctions du G7.
Le choix d'une rencontre virtuelle, et non au siège du cartel à Vienne, renforçait déjà le scénario d'un maintien du cap actuel, avec une baisse de 2 millions de barils par jour comme en novembre, selon les analystes.
Le prochain rendez-vous de l'Opep+ a été fixé au 4 juin 2023. Mais le groupe s'est dit prêt à se réunir "à tout moment" d'ici là pour prendre des "mesures supplémentaires immédiates" si besoin.
afp/oang