Le loup divise et déchaîne les passions. Jeudi dernier, le Parlement fédéral a décidé que le loup pourra désormais être abattu de façon préventive, c'est-à-dire avant d’avoir causé des dommages. Mais le débat n’est pas clos puisqu'un référendum pourrait être lancé. Pourquoi ce sujet est si émotionnel et pourquoi on protège le loup? On en discute avec Isabelle Germanier, responsable romande du groupe Loup Suisse.
Depuis son retour en Suisse dans les années 1990, le loup fait parler de lui. Après le non à la révision de la loi sur la chasse en 2020, le Parlement fédéral a accepté qu'un ou des loups soient abattus avant d'avoir causé des dommages.
"Le loup a toujours été soit haï, soit adoré, il n'y a pas de juste milieu ou pas suffisamment à mon goût. Il pose problème, c'est une réalité, il faut le dire. Mais au-delà de ça il faut arrêter de le voir systématiquement comme le mangeur des petits enfants dans les cours d'école, ce qui est totalement faux. Et il ne faut pas non plus le voir comme un animal mythique ou un animal totem", affirme Isabelle Germanier, responsable romande du groupe Loup Suisse et co-fondatrice d'OPPAL, l’Organisation Pour la Protection des Alpages, qui vise à améliorer la coexistence entre les activités humaines et les grands carnivores.
Son rôle est celui de tous les prédateurs: réguler les proies.
De son côté, Amaury Boillat, qui est inspecteur de la faune à la République et canton du Jura s'inquiète de la charge supplémentaire qu'engendrera le changement décidé jeudi au Parlement. "Il y a un aspect qui est souvent minimisé, c'est le temps à consacrer à cette espèce", ajoute Amaury Boillat, qui rappelle que l'on protège le loup car son histoire est belle.
Protège-t-on plus le loup en Suisse qu'ailleurs? Pourquoi cet animal déclenche des émotions si fortes et si contradictoires? Pourquoi ce sujet est-il si politique?
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Julie Kummer et l'équipe du Point J
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