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Le sandre se fait une place dans les bassins d'élevage suisses

Après la truite et le saumon, le sandre débarque dans les bassins d’élevage du pays. Reportage en Valais.
Après la truite et le saumon, le sandre débarque dans les bassins d’élevage du pays. Reportage en Valais. / 19h30 / 3 min. / le 16 décembre 2022
En Suisse, les récoltes en aquaculture sont deux fois plus nombreuses que les prises de la pêche traditionnelle. Après la truite, le saumon et la perche, le sandre débarque en force dans les bassins. Une entreprise s'est spécialisée dans l'élevage de cette espèce.

Le poisson d'élevage poursuit sa conquête du marché alimentaire suisse. En 2020, 2360 tonnes de poissons provenant d'aquaculture ont été produites, soit plus du double des prises de la pêche traditionnelle.

Le sandre est l'étoile montante du terroir valaisan. Elevé à l'eau de source tout droit sortie des hauteurs du village de Susten, ce carnassier débarque dans le monde de l'aquaculture après la perche et l'esturgeon.

L'élevage de cette nouvelle espèce est exigeant, mais l'installation haut-valaisanne de l'entreprise Swifish, ouverte depuis un an et demi, permet déjà d'en produire 150 tonnes par an. Au total, 230'000 sandres sont élevés dans des bassins d'eau en circuit fermé, purifiés en permanence.

Un élevage complexe

La performance est possible grâce à l'imitation des conditions naturelles de reproduction de cette espèce. "Le sandre est un poisson très sensible et la reproduction est un art. Il nous a fallu des années pour maîtriser le processus de reproduction naturelle", confie le président de Swifish, Georg Herriger, vendredi dans le 19h30.

"Il y a vraiment beaucoup de technologie dans un système comme celui-ci", abonde le directeur d'exploitation Martin Vestergaard, qui travaille avec les sandres depuis près de 20 ans et qui a été séduit par les bassins valaisans.

Valoriser la production locale

Aujourd'hui, les sandres sont nourris à la farine de poisson importée. Mais ils pourraient bientôt aussi manger local: une alimentation à base d'insectes, de poulet ou de porc suisses est envisagée, indique Georg Herriger.

L'entreprise veut valoriser les sous-produits animaux indigènes. Swifish AG est convaincue que ses sandres trouveront leur place dans les assiettes du pays, comme c'est déjà le cas dans certains restaurants.

La firme également active à Lyss (BE) se prépare déjà à multiplier le nombre de bassins et à augmenter la production.

Pascal Jeannerat/iar

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