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Les touristes britanniques sont plus rares et se serrent la ceinture

Peu de Britanniques de la classe moyenne peuvent s'offrir des vacances
Peu de Britanniques de la classe moyenne peuvent s'offrir des vacances / 19h30 / 2 min. / le 27 décembre 2022
Alors que l'inflation frôle les 11% actuellement au Royaume-Uni, les traditionnels touristes britanniques appartenant à la classe moyenne se font plus rares en cette fin d'année en Suisse. Et pour celles et ceux qui ont tout de même fait le voyage, il s'agit de limiter les factures au maximum.

Au Royaume-Uni, la hausse des prix est plus importante qu'ailleurs en Europe et beaucoup peinent à payer leurs factures énergétiques ou à s'alimenter correctement. Et les plus précaires sont les plus durement frappés.

Nombre de Britanniques sont ainsi contraints de se serrer la ceinture et beaucoup ont renoncé à partir en vacances à Noël. D'ordinaire présents en force en fin d'année, les touristes anglais sont moins nombreux dans les Alpes suisses.

Si les grosses fortunes sont au rendez-vous, pour les revenus moyens, chaque penny compte. Certains adeptes ont cassé la tirelire pour venir skier en Suisse.

Voyage en voiture, repas à l'appartement et logement plus petit

La famille St John Cox est de ceux qui ont choisi le ski pour les fêtes. Chris, Paul et leurs deux adolescents ont acheté quatre Magic Pass en fin de saison passée et s’octroient dix jours de ski à Anzère (VS). Mais pas question de trop gaspiller l'argent.

"On fait vraiment attention à nos dépenses. On se fait des pique-niques et, le soir, on mange à l’appartement. Chez nous l’inflation atteint les 10%. Nos salaires ne suivent pas. Les vacances, c’est un luxe", raconte Chris mardi dans le 19h30.

Chris est conseillère en environnement auprès d’institutions gouvernementales et Paul chercheur dans l’industrie automobile. Leur budget atteint 3000 francs, Magic Pass compris: passer des vacances en Suisse passe donc par un voyage en voiture, avec le coffre bien rempli, et par un séjour dans un studio de 25m2.

En outre, contrairement aux autres hivers, la famille St John Cox ne reviendra pas à Anzère cette saison.

La Suisse, un pays cher

Cette semaine l’Ecole de ski d’Anzère enregistre la présence de Suisses, de Français, de Belges alors que les Britanniques sont les grands absents.

Shawn Verity, un retraité londonien en vacances en Valais, explique que les grèves à répétition n'incitent pas aux déplacements et qu’à 1 livre pour 1,1 franc suisse, le taux de change est désastreux. La livre sterling a fortement dévalué par rapport au franc depuis cinq à dix ans.

Et d'ajouter: "La Suisse, c’est vraiment l’endroit le plus cher, à moins d’avoir la chance d’avoir des amis qui vous hébergent ou comme moi d’avoir un logement. C’est ironique qu’un petit village comme ici soit aussi onéreux que le centre de Londres."

>> Le reportage de La Matinale dans un magasin de sports :

Le redoux fait mal aux magasins de location de ski. [AFP - Stephane Ferrer Yulianti]AFP - Stephane Ferrer Yulianti
Dans les stations de basse altitude, les magasins de sport qui louent du matériel de glisse souffrent / La Matinale / 1 min. / le 27 décembre 2022

>> Lire aussi : Le redoux est un coup dur pour les stations de basse altitude en Suisse

Sujet TV: Flore Dussey

Adaptation web: Frédéric Boillat

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