"Laissez-moi passer, s'il vous plaît", demande la machine de sa voix féminine en zigzaguant dans la salle. Toujours accompagnée par un serveur ou une serveuse, Bella peut porter quatre assiettes à la fois.
"Je ne dirais pas que je suis servi par un robot. Je dirais plutôt que le robot apporte le plat. Il y a Grég (le patron, ndlr) qui est là pour servir les plats, ce qui pour moi est indispensable", déclare un client devant son assiette.
"Il a eu un peu de peine à passer les couloirs… Mais c'est vrai que c'est sympa", déclare un deuxième client en souriant. "Je trouve que c'est un gadget qui n'est pas très utile ici", pense en revanche la cliente assise à ses côtés. Un autre homme attablé se demande si l'appareil ne créerait pas du chômage.
D'abord un objet de curiosité
Bella est avant tout une attraction. L'engin ne pallie pas la pénurie de main d'œuvre qui sévit dans le secteur de la restauration.
"Il y a beaucoup de gens qui apprécient de voir le robot. Il plaît aux enfants et aussi à ceux qui viennent le voir et se disent que c'est très étonnant de voir un robot en restauration. On l'a pris pour ça", indique le patron de la brasserie Grégory Luce, interrogé vendredi dans le 19h30.
"Quand il y a de grandes tables, c'est bien pour poser les plats, cela me permet de faire autre chose. Elle débarrasse et va à la plonge et moi je prends une commande ou autre à côté", explique de son côté Aziza, serveuse dans la brasserie.
La robotisation n'est pas la réponse, selon les syndicats
Du côté des syndicats, il serait impensable de s’équiper de robots pour répondre à la difficulté actuelle.
"Notre réponse est toujours la même: augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, stopper les horaires coupés. C'est cela qui va faire revenir du monde", tonne Tamara Knesevic, syndicaliste d'Unia.
Des restaurants ont mis en place des robots multifonctionnels qui s’occupent de tout de A à Z, dans certains pays asiatiques notamment. En Suisse, on en est loin. "J'aime mon métier et je ne pense pas que je laisserais un robot me remplacer", assure Aziza.
Sujet TV: lm
Adaptation web: ami